Je suis de retour ! 🌞 Et voici mon bric à brac du 1er trimestre
Où on parle de mon séjour au Japon, de dépression (et de ce qui en découle), de l’actualité anxiogène et du soleil qui revient.
Aïe. Aïe. Aïe.
Je n’ai pas écrit par ici pendant un mois !
Un temps à la fois très court à l’échelle d’une vie et une éternité quand il s’agit d’Internet… encore plus pour moi qui suis d’habitude si assidue dans l’envoi de mes lettres depuis que j’ai débuté cette newsletter en septembre 2023.
Si j’ai fait une pause de deux mois à l’été 2024, c’était alors une interruption réfléchie (et anticipée) qui m’a permis de souffler… afin de revenir encore plus motivée pour la rentrée de septembre ! Et lorsque je vous annonçais en ce début d’année 2025 que j’allais ralentir le rythme de publication en revenant à deux lettres par mois + une bonus à chaque fin de trimestre au lieu des trois mensuelles1, c’était pour mieux gérer mon temps entre ma vie pro (de bureau et de romancière) et perso. Je pensais donc avoir tout calculé pour que tout se passe comme sur des roulettes.
Erreur.
Car les imprévus arrivent, encore plus lorsqu’il s’agit de notre santé dont on ne peut pas contrôler toutes les variables. Dans ma dernière lettre publiée tout début mars2, je vous annonçais être retombée en dépression et devoir prendre du temps pour moi. Juste assez pour pouvoir redémarrer mon suivi médical et le traitement qui va avec, reprendre mes marques (et mes esprits) et remettre un pied devant l’autre. Peu importe que cette dépression ne soit pas un épisode sévère comme j’en ai déjà vécu par le passé, le simple fait de retomber dans cette fichue maladie nécessite tout de même un moment de « recalage ». Alors que tout va d’habitude si vite (et que j’apprécie habituellement cette vitesse presque grisante), il me faut désormais :
Ralentir. Respirer. Faire le point. Accepter. M’asseoir. Dormir.
Apprendre à m’éloigner du désespoir qui était devenu mon quotidien sans même m’en rendre compte.
En somme, retrouver des émotions qui ne me donnent pas envie de pleurer en permanence.
Vous annoncer noir sur blanc que ma dépression était revenue était une façon pour moi aussi d’arrêter de faire semblant, de mettre sur pause la machine (= moi) et puis aussi de vous partager un peu de cette tristesse et de ce désarroi qui me rongaient (et qui me rongent encore, car tout ne s’efface pas magiquement, même quand on recommence à prendre des médicaments).
Je souhaitais donc vous remercier une nouvelle fois (j’ai déjà fait un post hier sur Substack et publié une story sur Instagram, mais cela me semblait insuffisant, donc je préfère le répéter : merci 🫶) pour les nombreux messages de soutien et d’encouragement… Ainsi que celles qui m’ont écrit pour me dire qu’elles aussi traversaient une période difficile et que, sans se réjouir de mon malheur, savoir qu’elles ne sont pas les seules dans la brume a eu tout de même quelque chose de réconfortant voire de rassurant. Comme je vous comprends ! Je n’ai pas encore pu répondre à chaque personne individuellement et je m’excuse d’avance si certains messages passeront à la trappe. Je fais au mieux, promis, malgré les moments où ma mémoire défaille.
Je tatônne encore pour retrouver un semblant de normalité.
Ce qu’il y a d’agréable avec une newsletter, c’est que c’est tout de même beaucoup plus reposant que d’alimenter un compte/profil social media : j’ai peut-être disparu pendant quatre longues semaines, mais je sais que cette lettre atteindra tout de même votre boîte mail et/ou que vous recevrez la notification sur Substack pour la lire. C’est l’une des raisons qui me fait tant aimer cette plateforme, au-delà du fait de renouer avec l’écriture dans un format long : je n’ai pas à me soucier de courir après un algorithme qui rend mon temps de création chronophage. Etrangement, ne pas vous écrire pendant un temps m’a confirmé que j’avais eu une bonne idée en me lançant dans cette newsletter il y a de ça un an et demi. Tous les sujets que je souhaite aborder avec vous ne sont pas devenus subitement obsolètes ou passés de mode : ils dorment toujours dans une liste que je garde précieusement pour moi, bien au chaud, attendant patiemment que je les aborde et que vous les lisiez.
C’est pourquoi j’ai longuement hésité sur ce que je souhaitais écrire pour vous notifier mon retour. Et puis j’ai réalisé que nous étions tout début avril, que les trois premiers mois de l’année venaient donc de s’écouler et que, si j’avais tenu le rythme que je m’étais fixé début janvier, il serait alors temps de rédiger la fameuse lettre « bonus » dont je vous parlais un peu plus tôt et qui s’inspire du format « bric à brac3 » que j’ai lancé en 2024. À l’époque, frustrée de partager mes recommandations comme un cheveu sur la soupe à la fin de chacune de mes lettres, j’avais décidé que chaque début de mois débuterait par un résumé de mes découvertes culture et lifestyle du mois précédent. Si j’ai adoré (et vous aussi !) ce format un peu plus léger et moins rigoureux que les autres lettres que j’écris ici, j’ai terminé l’année en ayant l’impression de tourner en rond une fois que je me suis habituée à les écrire.
Au-delà du temps (infiniment long) que me prenait ces bilans mensuels, j’avais le sentiment de les écrire dans l’urgence. À peine avais-je ingurgité quelque chose que je me pliais à devoir en rédiger un avis, même court. J’avais du mal à prendre du recul sur mes propres goûts, je me retrouvais une nouvelle fois soumise à la rapidité d’Internet et à cette impression désagréable de ne pas devoir louper chaque nouveauté pour pouvoir rebondir dessus. Il m’arrive de relire certaines de mes lettres (que ce soit celles que je préfère ou, à l’inverse, celles sur lesquelles j’ai un regard plus critique) afin d’améliorer celles à venir et j’en suis arrivée à la conclusion que j’aimais rarement relire mes lettres « bric à brac ». Trop denses, reprenant toujours la même structure sans réelle nouveauté, elles me donnaient l’impression de ressembler à un texte à trou que je me contentais de remplir au fil des mois sans y trouver la moindre étincelle.
Ce n’est pas ce à quoi j’aspire.
Lorsque j’ai décidé de revenir à un rythme de deux lettres par mois, j’ai rapidement su ce que ce serait la lettre « bric à brac » qui passerait à la trappe. Non pas pour arrêter définitivement ce format (je sais comme il vous plaît et je lui trouve également de l’intérêt) mais parce qu’il me fallait le réinventer pour 2025.
Un rythme trimestriel est rapidement devenu une évidence : trois mois est suffisamment court pour que je n’oublie pas grand-chose et suffisamment long pour que ma mémoire fasse du tri et que je juge mieux ce que j’ai pu aimer, détester, trouver intéressant ou non.
Au lieu de vous parler de tout, je choisis de plutôt vous parler de l’essentiel. De ce qui a réussi à m’accrocher en positif comme en négatif. Et laisser le reste partir aux oubliettes sans m’en inquiéter. Si un jour cela doit rejaillir d’une manière ou d’une autre, cela se fera. J’ai confiance.
Cela ne signifie pas que mon avis ne pourra pas changer une fois que ces lettres sont publiées4 mais que je m’offre le luxe de prendre un peu de recul sur tout ce que je dévore afin d’en être rassasiée plus longtemps. Alors que nous vivons à une époque où on ne sait plus où donner de la tête car tout n’est qu’un tourbillon de nouveautés, j’ai la certitude que notre manière d’aborder la culture est aussi importante que tout le reste que nous consommons.
Et je pense avoir aussi besoin de cette « distance » avec mon quotidien pour pouvoir mieux comprendre les émotions qui me traversent, les réactions qui en découlent et les impacts que cela peut avoir sur mes choix de vie ou sur ma santé mentale. Sans apparenter tout cela à un journal intime (puisque cela n’a rien d’intime !), c’est ce que j’ai toujours apprécié dans le fait d’écrire et de partager publiquement des morceaux de vie peu importe l’angle ou le format choisi : faire le point pour en tirer des leçons, apprendre, se comprendre et s’améliorer (sans chercher une perfection inatteignable, juste à faire mieux ou du moins, à faire bien).
Alors voilà, après cette (longue) introduction (mais puisque j’ai disparu pendant quatre semaines, j’ai bien le droit -et toc !-), je vous laisse découvrir un petit morceau de ce qu’il s’est passé dans ma vie entre janvier et mars. 😉
En janvier, j’ai… commencé l’année avec pleins de bonnes résolutions 💪
Le 1er janvier, après des vacances de Noël à tomber une énième fois malade depuis la fin de l’été, j’ai décidé qu’il était temps de lever le pied et de ralentir et je l’ai même écrit noir sur blanc5. Je m’y suis tenue, mais cela ne m’a pas empêché de tomber encore une fois malade quelques semaines plus tard (🫠). Une fatigue persistante aussi physique que psychique (les deux étant souvent liés chez moi, tant mon corps somatise) qui fut sans doute le moment où j’ai compris que j’étais plus épuisée que simplement fatiguée.
J’en ai subi les conséquences avec, comme à mon habitude, des douleurs et contractures musculaires dans le dos, notamment au niveau des omoplates et de la nuque. Si vous aussi vous connaissez cette malédiction, je vous recommande chaudement cette vidéo Youtube qui prend moins de dix minutes et qui m’a beaucoup soulagé au bout de seulement quelques jours (après, ce n’est pas miraculeux, puisqu’il faut accepter que sans traiter le problème à la racine, les douleurs finiront toujours par revenir).
Je ne me suis pas laissée abattre et j’ai fait ce que j’adore faire à chaque début d’année (et que je fais à peu près tous les trois-quatre mois) : un grand rangement de notre appartement. En règle générale j’alterne entre un ménage et rangement un peu superficiel et un plus approfondi d’une semaine à l’autre (grosso modo, il y a une semaine où je me borne à l’essentiel et la semaine suivante où je nettoie et range vraiment tout à fond)… mais j’ai besoin plusieurs fois dans l’année de tout trier pour éviter que tout finisse par s’entasser dans des placards et tiroirs auxquels on jette à peine un regard la plupart du temps. Cette habitude me fait un bien fou, me détend (puisque toute mon attention est consacrée à cette tâche colossale) et me donne après coup un regain d’énergie. Tout est en ordre, l’essentiel est à sa place. Quel bonheur ! (call me Monica Geller)
Cela ne m’a pas non plus découragé à me mettre à la course à pied, un objectif que je m’étais fixée pour 2025. 👟Moi qui suis si sédentaire à force de passer mes journées et mes soirées assise à un bureau, je sens à quel point mon corps a besoin de bouger pour se libérer de tout ce stress qui m’enveloppe en permanence. Comme Geoffroy est un runner assidu (du genre à faire des semi-marathons et des marathons), il est devenu mon coach attitré pour que je retrouve une meilleure forme physique. D’ailleurs, à Noël, c’est lui qui m’a offert toute la panoplie de la parfaite coureuse : impossible de retourner en arrière avec tout ce matériel adapté ! Les premières séances se sont déroulées dans la douleur, mais moins que ce que j’appréhendais. Le plus difficile était surtout de combattre le froid mordant d’après 18h (et de trouver l’énergie ainsi que la motivation pour ne pas rester affalée sur le canapé).
L’actualité anxiogène (le cessez-le-feu entre Israël et la Palestine qui n’est absolument pas un cessez-le-feu, la guerre en Ukraine qui se poursuit sans aucun accord concluant, l’investiture de Trump et toutes les réactions disproportionnées de Musk) m’a collé des insomnies à n’en plus finir. J’ai été profondément triste, mais aussi en colère ainsi que très inquiète. Et je le suis toujours, sans compter le sentiment d’impuissance qui est sans doute celui qui me prend le plus aux tripes.
J’ai essayé de me préserver alors je me suis plongée dans la lecture. J’ai donc lu. Beaucoup. Peut-être trop, même. Seize livres au total. Est-ce que cela existe de trop lire ? Je ne sais pas. Parmi mes coups de cœur, il y a eu :
- le dernier tome de la saga L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante qui apporte une conclusion à la hauteur de mes espérances ;
- La vie en Turquoise de ma chère Elise, qui retrace (malgré l’aspect fictif) le combat de sa sœur contre un cancer particulièrement agressif et qui m’a beaucoup fait pleurer (🩵) ;
- Les dragons de Jérôme Colin dont le titre du roman et certaines thématiques résonnent étrangement avec mon manuscrit actuel et qui fut une lecture bouleversante ;
- 80% au bac et après ? une enquête sociologique par Stéphane Beaud datant d’il y a déjà 20 ans mais dont certaines thématiques et analyses restent d’actualité, sans compter la maîtrise de la narration qui nous immerge dans ses observations ;
- Le con de minuit du journaliste Thibault Raisse qui revient sur la vie de Gérard de Suresnes, un SDF devenu star de la radio dans les années 90. J’ai lu pas mal de textes de ce journaliste (son true crime L’inconnu de Cleveland ainsi que son enquête avec d’autres journalistes sur Xavier Dupont de Ligonnès paru dans Society) et j’adore sa plume.
Ce ne fut pas des coups de cœur, mais ce fut tout de même très bien :
- Trilogie de new-yorkaise du grand Paul Auster, un thriller métaphysique brillant auquel je pense encore tant il est riche de par sa complexité, sa mise en scène de la ville et dans sa narration
- Ecrire comme une abeille de Clémentine Beauvais, un manuel très didactique et complet pour écrire pour la jeunesse ;
- Les nuits que l’on choisit d’Elise Costa qui est chroniqueuse judiciaire et revient sur les affaires qui l’ont particulièrement marqué
- L’essai Vivre pour les caméras de Constance Vilanova sur ce que la téléréalité a changé dans notre quotidien, à notre rapport à soi et aux autres, qu’on en consomme ou non.Je n’avais pas eu le temps de les voir en fin d’année, aussi me suis-je dépêchée de courir au cinéma :
- le film indépendant Vingt dieux qui suit la vie d’adolescents dans la campagne du Juras et que j’ai aimé pour son approche à la fois subtile et pudique des drames de la vie ;
- le film d’animation Flow racontant le périple d’un chat noir prisonnier d’une brusque montée des eaux. Il mérite son succès.
Le reste des films que j’ai vu ne m’a pas particulièrement subjugué. La palme revient sans aucun doute à celui pour lequel j’ai failli m’étouffer d’ennui (et ai surtout beaucoup roulé des yeux) : Baby girl restera sûrement l’une de mes pires expériences au cinéma malgré tous les efforts de Nicole Kidman pour redresser la barre. C’est un film grotesque, inintéressant, gênant au possible et incroyablement puritain.Du côté des films visionnés depuis mon canapé, j’ai eu deux petits coups de coeur : puisque j’ai dévoré les six premières saisons de FRIENDS pour la énième fois6 en janvier/février, j’ai décidé de regarder la comédie hilarante Romy and Michele’s High School Reunion (1997) avec Lisa Kudrow et dans un tout autre style, j’ai aussi regardé la comédie aussi queer que décapatante But I’m a cheerleader (1999) avec un casting aux petits oignons. Le choix soigné des costumes m’a ébloui et, si vous souhaitez en savoir plus, voici quelques articles à lire sur Nylon
➡️ Costume Designer Mona May On Romy And Michele’s High School Reunion’s Fashion, 25 Years Later
➡️ On The Style Clichés & Fashion Messages In But I’m A Cheerleader
Vous savez que je n’ai pas le réflexe de l’audio, écouter des podcasts me demande un petit effort. Deux ont cependant retenu toute mon attention : le premier fut « Le dernier verre » qui parle d’alcoolisme notamment chez des vingtenaires. En plein Dry January, il faisait sens de l’écouter. Dans un tout autre style, j’ai écouté « Malheur niveau 2 », un épisode extrêmement original puisqu’on suit une journaliste durant son séjour en hôpital psychiatrique suite à une dépression sévère qui a entraîné des TOCS. On entend son quotidien ainsi que celui des autres malades hospitalisés à ses côtés. C’est la première fois de ma vie que j’entends un témoignage aussi juste et authentique de ce à quoi peut ressembler la vie en HP et j’en ai pleuré d’émotion (j’insiste sur le « peut » car il ne faut pas invisibiliser les maltraitances qui existent également).
J’ai aussi découvert avec Geoffroy les burgers de chez Numéro 10 à Pigalle ainsi que les pizzas à tomber par terre d’Oobatz (qui font depuis partie du top 10 des meilleures pizzerias de la planète selon Time Out et, écoutez, j’approuve) et avec mon amie Naya les délicieux plats d’Isola Sarda, un restaurant à l’ambiance joyeuse et accueillante.
En février, j’ai… eu 31 ans 🎂
En février, j’ai continué la course à pied 🏃♀️➡️. Malgré l’épuisement et le froid, je me suis accrochée à cette habitude, toujours aux côtés de mon amoureux. J’ai réussi à courir 30 minutes avec seulement une pause d’une minute au bout de quinze minutes et j’ai été (très) fière de moi.
J’ai terminé la réécriture du tome 1 de mon manuscrit. Et même si j’en ai été très fière et que j’ai re-appris à l’aimer7, j’ai aussi ressenti un grand vide, comme un gouffre qui s’ouvrait sous mes pieds ou plutôt, qui était là depuis un moment et auquel il me fallait désormais faire face. Mais je me suis persuadée que ce puits sans fond finirait par s’éloigner. Alors j’ai tourné les talons, j’ai fermé les yeux et je me suis répétée « ça ira mieux, bientôt, ça ira mieux ». Je me suis trompée.
Après avoir remis de l’ordre dans mon appartement en janvier, je suis passée à une autre étape : j’ai décidé de mettre un peu d’ordre par ici. Ce qui est formidable avec Substack, c’est que la version sur ordinateur donne vraiment l’impression d’avoir un espace à soi comme à l’époque des blogs : on peut customiser son interface, créer des tags pour chacune de ses lettres afin de les classer en catégorie, ajouter des pages pour se présenter (ou autre), etc. C’est assez chronophage mais ça reste très chouette de pouvoir infuser un peu de sa personnalité malgré des templates préétablis ! Je reste une adepte de la simplicité (autant j’admire les mises en page léchées et ultra poussées chez les autres, autant j’ai besoin de mon côté de garder une certaine clarté pour m’y retrouver) et cette refonte m’a permis de me replonger dans certaines de mes lettres pour réfléchir à la direction que je souhaite prendre en 2025.
Même si j’ai toujours en tête les « grands changements » que je souhaite opérer d’une année à l’autre - ou d’un semestre à l’autre - à l’avance, d’autres se font sur un temps plus long, à force d’écrire encore et encore. Ce sont des petits ajustements par-ci par-là, des expérimentations que vous ne voyez pas forcément mais qui pourtant m’aident à progresser.
Alors que l’an dernier j’avais organisé une fête avec mes ami.e.s pour célébrer mon passage dans la trentaine, cette année je l’ai fêté en petit comité, seulement en famille. Organiser mon propre anniversaire me stress beaucoup alors j’évite de le faire tous les ans, sans compter que j’étais trop fatiguée pour en avoir la motivation. J’ai été très gâtée (en plus de recevoir quelques cadeaux de Noël en retard héhé), avec notamment un sweat brodé par ma petite sœur inspiré de la couverture de mon premier roman Les Enchanteresses, des draps en satin de coton d’une douceur incomparable, un pyjama Ralph Lauren avec le fameux motif oursons absolument adorable (je suis obsédée ok 🧸). Je suis aussi allée voir le one-man show de Moguiz qui, même si c’est son tout premier spectacle et qu’on le sent au début de sa carrière d’humoriste, est bourré de qualités et présage du bon pour la suite.
Trump s’est enfoncé un peu plus dans sa folie et ses multiples sorties médiatiques m’ont pétrifié. Je me suis beaucoup posé la question de pourquoi toute cette haine et cette violence, mais le pire, c’est que je connaissais déjà la réponse.
J’ai essayé de retrouver refuge dans la lecture, ça n’a pas marché. Peu de choses ont trouvé grâce à mes yeux. J’ai tout de même apprécié Le coût de la virilité de Lucile Peytavin, sur les répercussions économiques du patriarcat sur notre société ; Maman dort de Michel Le Bourhis, un fait divers bouleversant écrit avec une grande délicatesse ; De son sang de Capucine Delattre pour sa plume qui sonne juste, sans concession, et son approche audacieuse.
Au cinéma, j’ai pleuré à chaudes larmes (CINQ FOIS) et ri devant Bridget Jones 4. J’ai apprécié Companion avec la merveilleuse Sophie Thatcher même si l’intrigue m’a beaucoup rappelé le roman Annie Bot (l’horreur en plus). Tout le monde en parlait comme d’un chef d’oeuvre, mais de mon côté j’ai trouvé The Brutalist à la fois brouillon et inachevé. Les quelques scènes d’exception ne parviennent pas à relever l’ensemble qui reste trop indigeste, flou. Tout ce qui est essentiel à l’intrigue, le nœud de l’histoire, se mélange à des longueurs qui rendent le tout incohérent.
➡️ Par contre je suis incorrigible et bien sûr que j’ai aimé chaque costume ! D’ailleurs, cet article de GQ en parle très bien.
À la maison, j’ai découvert The unbelievable truth (1989), petit bijou poétique et tendre du cinéma indépendant. Puis je suis tombée amoureuse de All that jazz (1979). Je crois que cela faisait très longtemps que je n’avais pas visionné un film en ayant ce petit creux d’excitation dans l’estomac quand je réalise être face à un chef d’œuvre… et c’est ce qui s’est passé ce soir-là. Je ne sais pas si ce sont les références à peine voilées à Citizen Kane (auxquelles on ne s’attend pas compte tenu du sujet), la beauté des chorégraphies ou la manière dont l’usage de la drogue y est représentée, mais tout y est brillant de bout en bout.
La fin du mois de janvier a aussi marqué les 80 ans de la libération d’Auschwitz. Début février, j’ai écouté Le dernier mot, un podcast en deux épisodes sur les derniers mots et dernières lettres que des personnes juives emmenées de force dans des camps de concentration ont laissé derrière eux. (Très) difficile de ne pas pleurer. J’ai également écouté un autre podcast particulièrement dur (de par son sujet ainsi que son approche en toute transparence) portant sur l’inceste : 20 000 lieues sous ma chair. La journaliste Caroline Pothier y raconte sa propre histoire et retrace comment les victimes sont prises en charge en France, ce qu’on pourrait mettre en place et surtout ce qu’on pourrait améliorer. Forcément, j’ai eu ensuite besoin d’un peu de légèreté, alors j’ai écouté un podcast haletant sur une enquête policière 100% vraie : l’affaire B52 qui a mené à l’arrestation du neveu de Pablo Escobar (rien que ça) sur le territoire français.
Je me suis aussi remise un peu plus assidûment aux séries car rien n’était parvenu à susciter mon intérêt en janvier. Avec Geoffroy, nous avons regardé la dernière saison de The sex lives of college girls (HBO Max), mon péché mignon côté série YA, et la nouvelle saison de Silo (Apple TV+), plus lente que la première mais toujours autant bourrée de suspense. Rares sont les séries de SF à me happer à ce point ! Comme nous sommes de parfaits millenials, nous nous sommes aussi jetés sur Bref 2 (Disney+) et… si j’ai trouvé réussi le fait d’intégrer le style des anciens épisodes dans un format plus long, j’ai trouvé que les sujets centraux étaient longs à être abordés. Je salue la remise en question du protagoniste principal et je ne doute pas que certains spectateurs ont dû être pas mal remué par cette approche, mais je ne suis pas non plus dithyrambique.
J’ai voulu combattre le froid qui m’habitait en affrontant le froid de dehors et je suis pas mal sortie aux restos pour voir des amis. L’avantage de terminer la réécriture de son manuscrit, c’est de pouvoir retrouver un peu de chaleur auprès des autres qui nous ont tant manqué. Pour mon anniversaire, Geoffroy m’a emmené chez Delhi Bazaar (un peu l’équivalent de Dishoom à Londres ?) un restaurant indien à la décoration aussi jolie que leurs plats sont appétissants ; j’ai découvert avec ma copine Mélissa les cocktails sucrés de Cocoön, j’ai englouti un burger chez Super Bao avec mes amis Florentin et Maxime, j’ai dîné avec mon amie Mathilde Chez Toye et avec ma copine Pauline nous nous sommes régalés Chez Ann.
En mars, j’ai réappris à dormir 🛏️ et…
En mars, je n’ai plus pu ignorer le gris autour de moi. Alors je suis retournée voir ma médecin et je lui ai dit que j’avais arrêté de compter le nombre de fois où je pleurais chaque semaine. Que dans ma douche je ne tenais plus debout et que je finissais par m’asseoir par terre pour que me laver soit moins pénible. Alors elle m’a dit qu’on n’allait pas ralentir cette fois-ci, qu’on allait plutôt marquer une (vraie) pause. Arrêter d’essayer d’avancer alors que c’est la tempête dans ma tête et que je n’arrive même plus à mettre un pied devant l’autre à part pour faire du surplace.
J’ai vu ma meilleure amie, je lui ai tout confié. Elle a serré ma main très très fort et elle m’a dit “ça ira mieux, je suis là, je suis toujours là”. Ses mots m’ont fait du bien, parce qu’elle a ce pouvoir-là, ma Manon chérie. J’ai senti la bienveillance et la sollicitude de celles et ceux qui m’entourent peu importe la distance, le temps qui parfois nous éloigne ou qui nous manque. J’ai lu leurs mots, je leur ai promis de se voir bientôt, le temps que je retombe sur mes deux pieds, que je reprenne ma respiration. J’ai déjà recommencé à voir quelques personnes, sans ordre de préférence. Aussi étrange que celui puisse paraître, c’était aussi épuisant que ressourçant.
J’ai arrêté de courir et je ne vous cache pas que ça m’a rendu très triste. Mais c’était beaucoup trop dur, malgré tous mes efforts pour m’y tenir. Certains jours je suis allée marcher au parc, j’ai aussi passé beaucoup de temps allongée à fixer le plafond et à ne rien faire. J’ai terminé un puzzle qu’on m’a offert l’an dernier pour mon anniversaire et qui trônait sur ma table à manger depuis début janvier, attendant d’être enfin finalisé : la couverture du tome 4 des Enchanteresses (quel beau cadeau n’est-ce pas ?!).
J’ai repris mon traitement et forcément, ce fut une suite d’effets secondaires tous plus pénibles les uns que les autres le temps que tout se mette en place (meaning : arrêter de faire des malaises dès le réveil). Histoire de ne pas mourir d’ennui sur mon canapé à attendre que le temps passe, je suis revenue à l’une de mes passions numéro un : le true crime. J’en ai dévoré pas mal et je vous conseille surtout de visionner Cantat : de rock star à Tueur (Netflix) et Gone girls : le tueur de Long Island (Netflix).
Ce mois-ci, beaucoup d’utilisateurs ont décidé de quitter définitivement Instagram afin de boycotter les choix opportunistes de Mark Zuckerberg. J’ai vu des gens que j’apprécie profondément et dont mon seul contact régulier se fait via cette plateforme partir du jour au lendemain, parfois sans prévenir. Je les comprends, même si cela m’a rendu triste et amère. Moi qui ai été beaucoup moins présente sur Insta depuis que j’ai découvert Substack, j’y suis retournée durant mon arrêt de travail car c’était le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas trop perdre contact avec la réalité. Mais je sais que ce n’était que pour une courte durée et je réfléchis déjà à m’en éloigner un peu.
Nous l’attentions avec impatience et ce fut à la hauteur de nos attentes : le final grandiose de Severance (Apple TV+) ! Rares sont les séries aussi originales qui arrivent à garder le niveau et cette saison 2 est aussi réussie que la précédente. Et bien sûr, comment passer à côté de The White Lotus (HBO Max) ? Cette saison 3 est certes très différente, mais elle reste d’un cynisme mordant. J’attends avec impatience l’épisode final diffusé la semaine prochaine. Nous avons aussi découvert The Pitt (HBO Max) qui suit une équipe d’urgentistes heure par heure : j’ai eu un énorme coup de cœur pour l’acteur Noah Wyle et je suis absolument fan de la construction narrative de la 1e saison. J’ai également regardé en solo Adolescence (Netflix), la fameuse mini-série dont tout le monde parle et je l’ai trouvé bouleversante et d’utilité publique.
Ma concentration étant au point mort, j’ai à peine lu et j’y ai trouvé très peu de plaisir. Je suis peu sortie, mais j’ai quand même essayé de faire un effort. Durant une de mes promenades, je me suis arrêtée au Bar à brioches dont je ne fais qu’entendre parler (spoiler : oui, c’était bon) et je suis aussi allée déjeuner au Père Lacheese Monbleu (j’aime le fromage, bien sûr que j’étais au paradis).
J’ai essayé d’échapper au doomscrolling8 (qui n’est pas dans mes habitudes sauf quand l’épuisement est plus fort que tout). Ce fut un échec, mais j’ai regardé beaucoup de films depuis mon canapé (et un dans l’avion pour aller Japon) histoire de ne pas gâcher mes journées malgré l’ennui. Trois ont retenu mon attention : Le procès du chien (2023), une comédie plus profonde qu’il n’y paraît ; Memories of murder par Bong Joon Ho (2003), un formidable thriller sud-coréen ; Party girl (1995) avec une Parker Posey déjà talentueuse du haut de sa vingtaine.
Au cinéma je ne suis allée voir qu’un seul film, Black Dog du réalisateur chinois Guan Hu, aussi beau qu’émouvant.
… j’ai aussi visité le Japon 🌸
Je garde bien évidemment le meilleur pour la fin. Parce que même lorsqu’il fait orage, il y a des éclaircies. L’an dernier, j’ai dit à Geoffroy que je souhaitais découvrir le Japon. Si ce pays ne me fascine pas autant que certaines personnes qui en sont clairement passionnées, il m’intéresse tout de même que ce soit pour sa richesse culturelle, ses paysages idylliques, ses villes tentaculaires, sans oublier ses architectures très différentes des nôtres.
Nous nous sommes donc envolés pour un peu moins de quinze jours à l’autre bout du monde avec un programme à rallonge qui m’a demandé plusieurs mois de préparation. Il n’était pas prévu que je retombe en dépression pile pour notre voyage et cela a demandé de revoir notre planning… mais ces deux semaines à l’étranger m’ont fait un bien fou. Certes, elles n’étaient pas de tout repos, c’est même la première fois de ma vie que je gérais la reprise d’un traitement anti-dépresseur tout en étant très active (meaning : marcher plusieurs kilomètres par jour) avec le décalage horaire en prime. J’ai énormément dormi (jusqu’à 3 heures de sieste en une après-midi) pour récupérer au maximum et j’ai aussi pris beaucoup de photos pour me souvenir de tout (la dépression couplée à la fatigue peut me causer des trous de mémoire).
Mais cela ne m’a pas empêché d’adorer notre voyage. Je n’avais pas spécialement d’attentes, j’étais plus intriguée et excitée et… j’ai été éblouie ! Nous avons séjourné 5 jours à Tokyo, trois à Kyoto et quatre à Osaka (avec un aller-retour à Hiroshima et une journée à Nara) et rien ne m’a déçu.
Tokyo est une métropole gigantesque où on ne sait plus où donner de la tête entre l’architecture quasi rétro-futuriste de quartiers tels que Shibuya, Shinjuku, Akihabara qui contrastent avec d’autres plus traditionnels comme Asakusa et bohèmes comme Shimokitazawa.
🩷Ce que j’ai préféré : le temple Gōtokuji, l’exposition au Tokyo Opera City Art Gallery sur l’artiste Kei Imazu, le quartier de Kabukichō qui détonne par rapport au reste de Tokyo (et notamment les ruelles de Golden Gai), le Sanctuaire Ataho-jinga (de nuit pour être seuls au monde), le quartier où nous logions (Ikebukuro).
🍽️ Mes meilleures adresses food : le délicieux ramen vegan de Jikasei MENSHO à Shibuya, le buffet à volonté veggie chez We are the farm aussi à Shibuya, le Vegie Bar Itaru (Ikebukuro).Kyoto est complètement différente, une ville nettement plus touristique (malgré sa taille plus modeste) où les temples et sanctuaires s’enchaînent les uns après les autres.
🩷Ce que j’ai préféré : le quartier Gion, notre hôtel dans le centre avec sa chambre adorable et son rooftop à la vue imprenable sur la ville, Fushimi Inari Taisha (même s’il faut garder patience pour que la foule finisse par se dissiper à force de marcher), l’Arashiyama Monkey Park Iwatayama pour voir de merveilleux petits singes en liberté (🐒🐒🐒)
🍽️ Mes meilleures adresses food : ZIRAEL Vegan Restaurant et le restaurant Mamaya tenu par une famille charmanteSi nous avons moins eu l’occasion de visiter en profondeur Osaka, j’ai tout de même adoré l’ambiance plus chill et estudiantine qui se dégage de la ville. Sillonner ses rues de nuit et admirer les enseignes aux devantures toutes plus fantaisistes les unes que les autres est un véritable spectacle pour les yeux.
🩷Ce que j’ai préféré : le quartier de Namba de nuit, notre hôtel avec une chambre à tomber par terre (sans compter l’entrée directement depuis la station de métro et l’accès depuis l’intérieur de l’hôtel à un konbini : confort ++ !)
🍽️ Mes meilleures adresses food : le brunch chez Tsuchi
Ce que je ne suis pas prête d’oublier : la beauté de Miya-jima, le mémorial d’Hiroshima, passer une matinée magique à Nara aux côtés des biches et des cerfs (🦌), les sandwichs aux œufs-mayonnaise à la texture réconfortante trouvables dans tous les konbinis, la propreté dans l’espace public, les us et coutumes ainsi que les multiples règles de conduite qui diffèrent souvent de nos propres habitudes, les transports en commun et les différentes compagnies de métros qui se sont révélées un sacré casse-tête à comprendre les premiers jours, les Tanghulu (des brochettes de fraises bien sucrées et juteuses enrobées de caramel, miam miam miam 🍓)
Je ne vais pas vous cacher que je suis rentrée épuisée de mes vacances, mais reconnaissante de tout ce que j’ai pu vivre en seulement quinze jours. J’ai dû encore me reposer à mon retour et j’en ai profité pour remettre de l’ordre dans ma vie (et dans ma tête). Ça a nécessité encore beaucoup d’heures de sommeil, quelques balades au parc sous un soleil radieux, un nouveau ménage de fond en comble (tant mieux, c’est le printemps ! 😉) et de reprendre doucement contact avec mes ami.e.s.
Alors maintenant, à moi de construire la suite.
A bientôt,
Sophie
Mon rythme très soutenu tout au long de 2024 qui fut aussi challengeant que formateur
Seul l’avenir nous le dira et d’ailleurs, je me laisse la possibilité d’ajuster et modifier ce format pour l’améliorer, au même titre que toutes mes autres lettres !
Vous vous en souvenez ? C’était ma lettre du 1er janvier !
Autant j’adore les six premières saisons (ce qui ne m’empêche pas de constater à quel point certaines blagues et certains ressorts comiques ont terriblement mal vieilli), autant je trouve que les dernières sont beaucoup plus ennuyeuses. Ils se sont tous tellement embourgeoisés que j’ai du mal à me reconnaître dans leurs vies de jeunes trentenaires…
C’est ce que je vous raconte dans ma lettre du 9 février
“Le doomscrolling désigne le fait de passer une quantité excessive de temps d'écran consacré à l'absorption de nouvelles à prédominance négative, majoritairement de nature dystopique” (définition Wikipédia)
Merci pour ce post. Je me protège (peut-être égoïstement) des nouvelles du monde depuis quelques temps et quitter facebook et instagram m'a fait le plus grand bien. Je passe du temps à lire, colorier et jouer avec mes filles, marcher au soleil et ça va mieux. J'essaie aussi de refuser sans culpabilité de voir des ami.e.s et de rester dans ma tanière à attendre que l'envie de sortir arrive. Merci pour la partage de votre voyage au Japon, ça a l'air incroyable ! Ici on organise notre 2ème voyage à Vancouver et ses alentours pour rendre visite à ma belle-sœur et mon beau-frère. La dernière fois la grande avait 18 mois, maintenant elle a 7 ans et une petite sœur de 3 ans. Je suis impatiente de passer une bonne partie du mois de septembre en Colombie-Britannique !
Silo est une trilogie que j'ai adoré lire avec mon conjoint. Je suis curieuse de la découvrir un jour en série !
Je rattrape avec du retard, quel plaisir de te retrouver ! Pour un premier trimestre avec cette satanée dép-dép, tu as fait / lu / regardé mille choses et SURTOUT tu as pris soin de toi avec bienveillance et patience, tu peux être fière de toi 💛