Merci pour ces jolis mots ❤️ Je travaille dans les services à la personne depuis quelques années, dans la grande majorité auprès de personnes âgées, et oui, c'est souvent beaucoup plus compliqué que "ces vilains enfants qui abandonnent leurs aîné.e.s dans des mouroirs 😡".
D'ailleurs, c'est cocasse que tu aies mis une image de "La Boum", parce que je suis d'avis que la fiction a beaucoup à voir avec la façon dont les gens s'imaginent les personnes âgées. Des personnes grincheuses, oui, mais qui au fond ont un grand cœur. Alors que dans la réalité...
Cette lettre résonne énormément en moi : ma grand-mère aussi a été diagnostiquée de troubles cognitifs en 2018-2019 : Alhzeimer n'a jamais été prononcé mais c'était bien cette maladie. Il y avait eu des signes avant-coureurs : une énorme colère le jour de la naissance de son premier arrière petit-enfant sur une chose qu'on lui aurait soit-disant caché en 2016 : faux bien sûr mais qui avait fait tellement de mal à ma mère (elle avait pleuré) le jour même d'une de ses plus grandes joies... j'en ai voulu à ma grand-mère et j'ai su que je ne lui pardonnerais jamais, j'ai continué à l'aimer mais ça, c'est resté avec mon amour. On vivait loin d'elle mais on savait qu'elle était entourée d'une communauté de voisins bienveillants qui nous connaissaient tous et vérifiaient qu'elle allait bien. Et puis le Covid et les confinements ont aggravé son état rapidement : elle sortait la nuit en pleine rue au bord d'une départementale avec des camions... une entrée en EHPAD unité mémoire également. La dernière fois que je l'ai vu, la visite a duré 40 minutes en compagnie de ma mère, elle avait reconnu ma mère mais moi, non. Elle a répété 6 à 7 fois que j'avais un air de famille en me vouvoyant et en ayant les larmes aux yeux, tout comme moi. Ca fait 2 ans aujourd'hui, le hasard fait bien les choses avec la publication de cette lettre si émouvante. L'été 2023, ma mère nous a proposé de la revoir car on savait que sa fin était proche, j'ai refusé en disant que je ne voulais pas la bouleverser dans ses derniers moments et la forcer à savoir qu'elle oubliait quelque chose sans pouvoir s'en souvenir. En réalité, je lui avait déjà fait mes adieux et elle aussi, chacun dans notre famille a pu faire comme il le souhaitait sans jugement aucun, et ça ça a été une très belle chose. Elle s'est éteinte paisiblement le 2 octobre 2023. Nous conservons les souvenirs et l'amour qu'elle nous a donné et je remercie toutes les personnes aidantes, professionnelles ou non qui nous ont aidé à prendre soin d'elle ❤️, elle était bien dans son unité protégée et personne ne nous a jamais jugé sur notre décision, enfin de vive voix, ça nous réconfortait de savoir qu'elle était bien entourée et aidée. Et qu'importe ce que disent les gens tout bas? Je ne leur souhaite pas de connaître ce choix à faire mais juste de se souvenir que chacun est différent de par son expérience et son vécu.
Merci pour cette lettre si belle et tout mon courage pour les personnes qui traversent ce type de moment, y compris toi Sophie ❤️❤️
Merci Lucile pour ce message qui m'a profondément touché. 🫶
Ta famille a aussi fait au mieux et j'ai conscience d'à quel point cela a dû être dur pour toi et pour tes proches.
Et je ne suis pas étonnée que le COVID ait fait des ravages, j'avais lu un article qui expliquait comme l'isolement forcé avait aggravé beaucoup de symptômes chez les personnes souffrants d'Alzheimer.
Merci pour cette lettre Sophie. Elle m'a bouleversée plus que de raison. J'ai vu mon grand-père d'adoption dépérir avec la maladie, de mois en mois, tant mentalement que physiquement d'ailleurs. J'ai vu ma grand-mère l'aider chaque jour, parfois avec patience, souvent à bout de patience. Elle s'épuisait chaque jour un peu plus jusqu'à perdre toute joie de vivre. Et lui ne comprenait pas pourquoi il y avait autant de tension. Il était dans son monde, nous regardait d'un oeil perdu comme si notre visage lui était familier et qu'il était frustré de ne pas comprendre pourquoi. Lui que je considère comme ayant eu un rôle de père par moment, quand le mien n'était pas là pour m'apprendre à faire du vélo ou à nager. J'étais chez eux tous les weekend pendant plus de dix ans. Et il ne se souvenait même plus de moi. Je me souviens un jour, un des derniers repas ensemble, il m'a dit au dessert "Je suis heureux d'avoir fait votre connaissance". Ça m'a brisé, car comme tu le dis si bien dans ta lettre : "si elle fait encore partie de ma vie, je ne fais plus partie de la sienne". Quand ma grand-mère a fini par le placer en EPHAD parce que ça devenait trop dur, je n'ai même pas eu le courage d'aller le voir. Il est mort moins d'un an après, et c'est à la chambre mortuaire que je l'ai vu pour la dernière fois. J'ai beaucoup regretté ma lâcheté. Les personnes qui n'ont jamais connu un proche malade ne peuvent pas imaginer à quel point c'est dur, alors ils jugent mais c'est trop facile. C'est aussi difficile pour les personnes aidées, qui ne comprennent pas toujours pourquoi les autres autour d'eux perdent patience, s'agacent voire abandonnent. Je repense souvent à ce livre, L'oubli de Emma Healey, où l'on suit une vieille dame dont sa fille s'occupe. Elle est malade, persuadée que sa meilleure amie a disparu parce qu'elle l'a noté sur un bout de papier, et on vit sa quête de réponse dans cet esprit embrumé, ses doutes, sa relation avec sa fille qui se dégrade, ces émotions qu'elle constate chez les autres mais ne comprend plus. Ça m'a donné un autre regard sur la maladie, on les imagine seulement dans leur monde et c'est en partie vrai, mais ils ne sont pas totalement déconnecté de ce qui les entoure. Je crois que quelque part, ça m'a aidé à lâcher du lest avec mon grand-père à l'époque. Après tout, s'il ne reste plus de bribes de mémoire pour certains, il ne nous restera à nous que les souvenirs pour continuer à les faire vivre.
Merci infiniment d'avoir pris le temps de te livrer, je n'ose imaginer la douleur que tu as pu ressentir au fil de l'évolution de la maladie de ton grand-père.🤍
C'est pas évident et sur la fin, plutôt que de le corriger quand il se trompait, on rentrait finalement dans son jeu. Ça faisait moins de tensions. 🤷🏼♀️ Mais c'est sûr que c'est jamais évident!
J'ai aidé mes beaux-parents, puis j'ai accompagné jusqu'au bout les miens. Pourtant je suis un homme. J'ai aidé, j'en ai payé le prix, mais ceux qui pas on eut du mal à me le pardonner. Chacun fait comme il peut et comme vécu. Moi, je crois à la dette de vie.
De mon côté, je ne crois pas en la dette de vie, je pense que l'amour et l'affection se cultivent même avec sa famille proche et qu'il y a malheureusement trop de personnes qui ont pu vivre dans des familles maltraitantes où "être en vie" n'était pas une raison suffisante pour être redevable
Merci pour ces mots qui résonnent beaucoup en moi aussi. Ma grand-mère n'a jamais travaillé (en tout cas un travail salarié et reconnu par la société). Elle a d'abord travaillé à la ferme avec mon grand-père mais c'était lui le salarié, tout en s'occupant de leurs enfants. Puis mon oncle est tombé d'une échelle quand il avait seulement 16 ans. Il est lourdement handicapé physiquement et mentalement et ma grand-mère s'en est occupée avec mon grand-mère jusqu'à ses 88 ans. Puis elle a eu des aides à domicile jusqu'à ses 93 ans... Elle n'a jamais voulu arrêter de s'occuper de son fils ainé... C'était très dur et ça a cristallisé tellement de choses dans la famille.
De mon côté, je pense actuellement que mes filles ne me doivent rien. Elles ont 3 et 7 ans donc mon point de vue a le temps de changer mais je dois prendre soin d'elles. Elles ne me doivent rien. J'aimerai qu'elles fassent leurs vies, qu'elles prennent leurs indépendances et qu'on est une relation entre adultes sympa un jour. Mais j'espère que leurs épaules seront plus légères que celles de ma grand-mère.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de partager ce temoignage.
C'est intéressant parce qu'hier, je réfléchissais précisément à cette question : les enfants nous doivent-ils quelque chose ?
J'en étais venue à la conclusion que non, ce qui ne doit pas empêcher d'aider et de soutenir nos parents selon nos capacités (émotionnelles, financières etc) si on le souhaite.
Mais ce n'est pas tant une question d'être redevable que de les aimer.
Oui c'est vraiment intéressant de s'interroger sur le soutien qu'on veut donner autour de nous et non que l'on "doit" donner. Et connaître nos limites émotionnelles ou physique à ce soutien est un travail de tous les jours. J'espère réussir à ne pas ajouter cette charge du "devoir" à mes filles.
Sophie, voilà une belle lecture matinale qui m’a fait sourire tant ce que tu touches est vrai, dérangeant, voire provoquant. Provoquant dans le sens où cela nous oblige à nous projeter sur des aspects qui nous paraissent "loins", sans importance, aujourd'hui. Mais c’est bien plus profond et plus "près" que ce que nous pensons. Ce sont des sujets que j’ai essayé de creuser dans mon roman aussi, et des choses vécues au quotidien en Ehpad. C’est bien plus profond que "Les Fossoyeurs" et toutes ces "enquêtes exclusives" qui font gagner du pognon aux grands groupes télévisés dont les actionnaires sont parfois les mêmes que les gros groupes privés d’Ehpad sur lesquels ils crachent maladivement et sans aucune gêne. Et pourtant, il serait tellement facile de critiquer tout le secteur privé tant les choses sont variées et incomparables sur le terrain, et surtout quand on sait que le modèle économique et le financement de ces structures relèvent de l’État et que tout établissement public n’est pas dirigé par des saints non plus...et puis ces générations qu’on appelle "pivots", qui sont ces "épaules larges" de la société à bien des égards...
Merci pour cette bulle de réflexion, merci pour ton partage.
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Effectivement, les structures privées ne sont pas toutes à jeter. Je peux prendre pour exemple un EHPAD privé (mais accessible avec pas mal d'aides) dans la ville de mes parents et qui a d'excellents retours ! Les gens ont l'air d'y vivre sereinement et ca me donne de l'espoir pour la suite. Par exemple, l'EHPAD où est ma grand-mère est encore très perfectible sur certains points... même si j'entends les difficultés que peuvent rencontrer le personnel soignant. S'occuper de personnes âgées qui ont des besoins très particuliers ce n'est pas facile tous les jours !
Pour ce qui est de l'enquête de Victor Castanet, je suis un peu plus nuancée que toi car c'est un journaliste indépendant depuis déjà longtemps qui n'a jamais eu comme ambition de nourrir l'audimat de chaînes télévisées. Au contraire, il est très conscient de ces mécanismes, mais malheureusement il n'est pas là pour décider de ce que les médias ou les politiques feront de son travail d'investigation. Il reste néanmoins un très grand journaliste (quand je dis "très grand" c'est qu'il bosse sérieusement, on ne peut pas lui retirer ça), pour preuve le prix Albert Londres qu'il a reçu dans le cadre de son enquête journalististique : un prix prestigieux qu'il est rare de recevoir dans une carrière !
Pour rappel Orpea lui a proposé 15 millions d'euros pour acheter son silence, ce qu'il a refusé (et il est loin de les avoir touché en droit d'auteur depuis malgré le succès de son ouvrage...!)
Merci de souligner cela et de me permettre de reprendre mon propos 😌! En relisant ma phrase je me rends compte qu’on peut la comprendre différemment, écrite un peu trop rapidement ce matin...Effectivement V.Castanet est un très grand journaliste et il est clair que son travail a fait l’effet d’une bombe dans le secteur, et c’est très bien car les contrôles (qui sont quand même importants sur tout le territoire) ont été menés avec une attention triple. Lorsque je dis "plus profond que Les Fossoyeurs" je parlais du fait que son enquête ne touchait le fonctionnement que d’un groupe privé à but lucratif, et son regard ainsi que les éléments qui en découlent concernent ce fonctionnement en particulier...Pour étayer la suite de mon idée : lorsque j’étais en poste dans un Ehpad sur Agde, on avait reçu une demande de la part d’une chaîne télévisée pour leurs fameuses émissions, et il fallait voir comment cela a mis à mal les équipes qui étaient déjà très fragilisée par l’image que renvoyaient leurs métiers...souvent mal payés, ils doivent faire face en plus a cette image là, celle dont tu parles dans ton écrit, et c’est un coup dur pour le milieu qui peine à recruter. Alors, dénoncer tout ce qui ne va pas, bien sûr et heureusement que les choses changent, que les directions et directives changent aussi lorsqu'il le faut, mais je pense personnellement qu’il est primordial de préserver ces personnes qui œuvrent dans la bienveillance, car il ne faut pas oublier qu’il y a plus de 600 000 pers. âgées en Ehpad (chiffres de fin 2019...), pour des raisons diverses et variées (relations familiales, majeurs protégés vieillissants, pers en situation de handicap vieillissante, les maladies neuro-dégénératives etc...), nous avons besoin de ce savoir-faire et ce savoir-être pour penser a l’Ehpad de demain, pour réfléchir au "Bien vieillir" de notre société, et se dire : "comment vais-je vieillir ?", "quelle société préparer pour nos générations", et comme le titre de ton partage "qui prendra soin de nous?". 😌. Belle soirée, au plaisir.
Cette newsletter est extrêmement touchante 🥹 Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir une pensée pour ma grand mère, partie en 2014 mais atteinte de l’azheimer depuis de nombreuses années avant ça, et à ma mère qui a peur de m’infliger le même schéma… Les questions que tu soulèves et les émotions remises au premier plan de l’affaire font un bien fou. Ta réflexion est juste, intelligente et surtout, humaine. Alors merci pour ces quelques minutes de bienveillance.
Je comprends les craintes de ta maman, je pense que ce sont des sujets dont il faut discuter quand on en a encore le temps mais dur dur de se projeter sur un tel sujet...! Merci beaucoup en tout cas :)
Merci pour ton texte, il fait écho à beaucoup de choses, les liens sont aussi compliqués dans ma famille, comme souvent dans les grandes familles on découvre des choses chaque année qui rajoutent encore des couches de complexité... J'ai des exemples de toutes les situations que tu évoques. Par exemple un arrière grand père dont certaines personnes ont du se demander pourquoi personne n'est venu le voir en EHPAD pendant plus de 15 ans (comme tu l'évoque, il y avait de très bonnes raisons). Une grande tante décédée tout récemment après un Alzheimer qui je dois dire m'a surprise par son côté étonnamment...serein. Tandis que souvent ça peut déclencher des formes de paranoïa et de colère, là c'était entièrement différent, elle s'est détachée du monde petit à petit mais elle appréciait toujours les visites, j'imagine parce qu'elle faisait confiance à son entourage direct sur le fait que les personnes présentes faisaient partie des proches. Elle disait toujours "mais bien sûr qu'on se connait", mais n'aurait pas pu se souvenir de nos noms ou notre place dans l'arbre généalogique... Mais elle gardait un vague sentiment de familiarité. Je ne savais pas que ça pouvait aussi se passer comme ça, il y a tellement de situations différentes. Je cogite aussi beaucoup en ce moment sur la vieillesse, j'ai plusieurs collègues sociologues qui travaillent dessus à Genève, et je suis toujours très intéressée par leurs observations d'ailleurs. Je partage entièrement tes constats sur le fait que le jugement est facile, mais que la "bonne" solution pour assurer une fin de vie digne n'a rien d'évident, tout dépend tellement des personnes, de leur sociabilité, des ressources disponibles, des liens familiaux...
Coucou Irène ! C'est fascinant comme la vieillesse doit toujours se traiter au cas par cas tant elle est complexe et est le résultat d'une vie entière. Je crains que beaucoup de monde ne soit pas encore prêt à affronter l'idée que, parfois, les personnes délaissées ont fait souffrir leur entourage... alors que libérer la parole permet d'avancer collectivement
Très belle lettre ! On a justement construit la pièce de théâtre des élèves sur la vieillesse et les Ehpad, avec des extraits de Castanet et d'autres, plus doux et humains de la BD la Dame blanche. Merci pour tes réflexions !
Merci pour cet article, Sophie, qui croise l'intime, le politique et notre futur à toustes. J'ai vu les différents cas dans ma famille. Ma grand-mère a notamment accueilli sa mère jusqu'à sa mort ainsi qu'une autre grand tante, mais à quel prix ? C'est très facile de culpabiliser les gens, mais la majorité fait du mieux qu'elle peut face au deuil blanc que peut être le vieillissement d'une personne aimée (ou que la société nous dit d'aimer) quand cette personne est atteinte de sénilité ou Alzheimer.
Le souvenir, c'est la possibilité de constamment recréer une histoire et, comme toi, je pense que cela fait partie des plus belles manières de maintenir les gens en vie.
Oh Sophie, merci d’avoir posé les mots sur un sujet qui m’occupe beaucoup l’esprit depuis quelques semaines, et comme toujours tout en nuances. 🙏🏻 Ça dérange souvent les gens quand je dis que les EHPAD pourraient être de supers lieux où ils pourrait se passer de belles choses, si on y mettait les moyens pour pouvoir s’occuper de chaque personne dignement et qu’on les sortait d’un système de profit, et vraiment je suis convaincue qu’il y a plein de manières de vieillir le mieux possible, selon les personnes et les pathologies. Comme toi je n’ai pas eu l’impression d’abandonner ma grand-mère quand ma famille a décidé de la mettre dans un lieu où elle serait en sécurité car ce n’était plus le cas chez elle, mais évidemment que la question s’est posée. La vérité c’est qu’on n’aime pas y penser ou se projeter dans notre propre vieillesse car ça fait trop peur, et quand on s’y retrouve confronté on tente de faire au mieux avec les moyens qu’on a. Peut-être que pour améliorer les choses, il faudrait mieux penser la vieillesse d’un point de vue sociétal ?
Merci beaucoup pour ton commentaire que je rejoins à tout point de vue. Je crois que les gens ont du mal à se retirer de la tête l'idée que l'EHPAD n'a pas forcément à être un mouroir. Mais le simple fait de ne pas finir ses vieux jours dans sa propre maison en effraie beaucoup... je pense qu'on projette souvent ses craintes de l'abandon et de la solitude sur un tel sujet.
Merci pour ces jolis mots ❤️ Je travaille dans les services à la personne depuis quelques années, dans la grande majorité auprès de personnes âgées, et oui, c'est souvent beaucoup plus compliqué que "ces vilains enfants qui abandonnent leurs aîné.e.s dans des mouroirs 😡".
D'ailleurs, c'est cocasse que tu aies mis une image de "La Boum", parce que je suis d'avis que la fiction a beaucoup à voir avec la façon dont les gens s'imaginent les personnes âgées. Des personnes grincheuses, oui, mais qui au fond ont un grand cœur. Alors que dans la réalité...
Bonjour Stéphanie,
Merci pour ton message !
Effectivement j'ai préféré choisir Poupette qui est si solaire et joviale (mais j'aurais pu mettre Tatie Danielle pour que le message passe mieux 💀)
Cette lettre résonne énormément en moi : ma grand-mère aussi a été diagnostiquée de troubles cognitifs en 2018-2019 : Alhzeimer n'a jamais été prononcé mais c'était bien cette maladie. Il y avait eu des signes avant-coureurs : une énorme colère le jour de la naissance de son premier arrière petit-enfant sur une chose qu'on lui aurait soit-disant caché en 2016 : faux bien sûr mais qui avait fait tellement de mal à ma mère (elle avait pleuré) le jour même d'une de ses plus grandes joies... j'en ai voulu à ma grand-mère et j'ai su que je ne lui pardonnerais jamais, j'ai continué à l'aimer mais ça, c'est resté avec mon amour. On vivait loin d'elle mais on savait qu'elle était entourée d'une communauté de voisins bienveillants qui nous connaissaient tous et vérifiaient qu'elle allait bien. Et puis le Covid et les confinements ont aggravé son état rapidement : elle sortait la nuit en pleine rue au bord d'une départementale avec des camions... une entrée en EHPAD unité mémoire également. La dernière fois que je l'ai vu, la visite a duré 40 minutes en compagnie de ma mère, elle avait reconnu ma mère mais moi, non. Elle a répété 6 à 7 fois que j'avais un air de famille en me vouvoyant et en ayant les larmes aux yeux, tout comme moi. Ca fait 2 ans aujourd'hui, le hasard fait bien les choses avec la publication de cette lettre si émouvante. L'été 2023, ma mère nous a proposé de la revoir car on savait que sa fin était proche, j'ai refusé en disant que je ne voulais pas la bouleverser dans ses derniers moments et la forcer à savoir qu'elle oubliait quelque chose sans pouvoir s'en souvenir. En réalité, je lui avait déjà fait mes adieux et elle aussi, chacun dans notre famille a pu faire comme il le souhaitait sans jugement aucun, et ça ça a été une très belle chose. Elle s'est éteinte paisiblement le 2 octobre 2023. Nous conservons les souvenirs et l'amour qu'elle nous a donné et je remercie toutes les personnes aidantes, professionnelles ou non qui nous ont aidé à prendre soin d'elle ❤️, elle était bien dans son unité protégée et personne ne nous a jamais jugé sur notre décision, enfin de vive voix, ça nous réconfortait de savoir qu'elle était bien entourée et aidée. Et qu'importe ce que disent les gens tout bas? Je ne leur souhaite pas de connaître ce choix à faire mais juste de se souvenir que chacun est différent de par son expérience et son vécu.
Merci pour cette lettre si belle et tout mon courage pour les personnes qui traversent ce type de moment, y compris toi Sophie ❤️❤️
Merci Lucile pour ce message qui m'a profondément touché. 🫶
Ta famille a aussi fait au mieux et j'ai conscience d'à quel point cela a dû être dur pour toi et pour tes proches.
Et je ne suis pas étonnée que le COVID ait fait des ravages, j'avais lu un article qui expliquait comme l'isolement forcé avait aggravé beaucoup de symptômes chez les personnes souffrants d'Alzheimer.
Merci tellement pour chacune de vos lettres que j’attends impatiemment dans ma boîte mail.
Et merci pour celle-ci, sur ces sujets tellement délicats et dont on parle peu, dont le sujet de la maltraitance des enfants encore tellement tabous .
Please continuez d’écrire et de partager tout cela ☺️☺️
Merci à toi Karine pour ton message 🫶
Merci pour cette lettre Sophie. Elle m'a bouleversée plus que de raison. J'ai vu mon grand-père d'adoption dépérir avec la maladie, de mois en mois, tant mentalement que physiquement d'ailleurs. J'ai vu ma grand-mère l'aider chaque jour, parfois avec patience, souvent à bout de patience. Elle s'épuisait chaque jour un peu plus jusqu'à perdre toute joie de vivre. Et lui ne comprenait pas pourquoi il y avait autant de tension. Il était dans son monde, nous regardait d'un oeil perdu comme si notre visage lui était familier et qu'il était frustré de ne pas comprendre pourquoi. Lui que je considère comme ayant eu un rôle de père par moment, quand le mien n'était pas là pour m'apprendre à faire du vélo ou à nager. J'étais chez eux tous les weekend pendant plus de dix ans. Et il ne se souvenait même plus de moi. Je me souviens un jour, un des derniers repas ensemble, il m'a dit au dessert "Je suis heureux d'avoir fait votre connaissance". Ça m'a brisé, car comme tu le dis si bien dans ta lettre : "si elle fait encore partie de ma vie, je ne fais plus partie de la sienne". Quand ma grand-mère a fini par le placer en EPHAD parce que ça devenait trop dur, je n'ai même pas eu le courage d'aller le voir. Il est mort moins d'un an après, et c'est à la chambre mortuaire que je l'ai vu pour la dernière fois. J'ai beaucoup regretté ma lâcheté. Les personnes qui n'ont jamais connu un proche malade ne peuvent pas imaginer à quel point c'est dur, alors ils jugent mais c'est trop facile. C'est aussi difficile pour les personnes aidées, qui ne comprennent pas toujours pourquoi les autres autour d'eux perdent patience, s'agacent voire abandonnent. Je repense souvent à ce livre, L'oubli de Emma Healey, où l'on suit une vieille dame dont sa fille s'occupe. Elle est malade, persuadée que sa meilleure amie a disparu parce qu'elle l'a noté sur un bout de papier, et on vit sa quête de réponse dans cet esprit embrumé, ses doutes, sa relation avec sa fille qui se dégrade, ces émotions qu'elle constate chez les autres mais ne comprend plus. Ça m'a donné un autre regard sur la maladie, on les imagine seulement dans leur monde et c'est en partie vrai, mais ils ne sont pas totalement déconnecté de ce qui les entoure. Je crois que quelque part, ça m'a aidé à lâcher du lest avec mon grand-père à l'époque. Après tout, s'il ne reste plus de bribes de mémoire pour certains, il ne nous restera à nous que les souvenirs pour continuer à les faire vivre.
Merci infiniment d'avoir pris le temps de te livrer, je n'ose imaginer la douleur que tu as pu ressentir au fil de l'évolution de la maladie de ton grand-père.🤍
C'est pas évident et sur la fin, plutôt que de le corriger quand il se trompait, on rentrait finalement dans son jeu. Ça faisait moins de tensions. 🤷🏼♀️ Mais c'est sûr que c'est jamais évident!
Merci pour votre sincérité. Quand la mémoire n’est plus, les liens subsistent. C’est ce que je ressens avec ma maman qui est en Ehpad également
Merci pour votre message Sophie !
J'ai aidé mes beaux-parents, puis j'ai accompagné jusqu'au bout les miens. Pourtant je suis un homme. J'ai aidé, j'en ai payé le prix, mais ceux qui pas on eut du mal à me le pardonner. Chacun fait comme il peut et comme vécu. Moi, je crois à la dette de vie.
Bonjour Antonio,
Merci pour ton message
De mon côté, je ne crois pas en la dette de vie, je pense que l'amour et l'affection se cultivent même avec sa famille proche et qu'il y a malheureusement trop de personnes qui ont pu vivre dans des familles maltraitantes où "être en vie" n'était pas une raison suffisante pour être redevable
Très touchée par cette lettre, assez remuée aussi, je pense qu'il faudra que je revienne la relire dans quelques temps. Merci pour ces mots
Merci beaucoup Sophie 🫶
Merci pour ces mots qui résonnent beaucoup en moi aussi. Ma grand-mère n'a jamais travaillé (en tout cas un travail salarié et reconnu par la société). Elle a d'abord travaillé à la ferme avec mon grand-père mais c'était lui le salarié, tout en s'occupant de leurs enfants. Puis mon oncle est tombé d'une échelle quand il avait seulement 16 ans. Il est lourdement handicapé physiquement et mentalement et ma grand-mère s'en est occupée avec mon grand-mère jusqu'à ses 88 ans. Puis elle a eu des aides à domicile jusqu'à ses 93 ans... Elle n'a jamais voulu arrêter de s'occuper de son fils ainé... C'était très dur et ça a cristallisé tellement de choses dans la famille.
De mon côté, je pense actuellement que mes filles ne me doivent rien. Elles ont 3 et 7 ans donc mon point de vue a le temps de changer mais je dois prendre soin d'elles. Elles ne me doivent rien. J'aimerai qu'elles fassent leurs vies, qu'elles prennent leurs indépendances et qu'on est une relation entre adultes sympa un jour. Mais j'espère que leurs épaules seront plus légères que celles de ma grand-mère.
0pale,
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de partager ce temoignage.
C'est intéressant parce qu'hier, je réfléchissais précisément à cette question : les enfants nous doivent-ils quelque chose ?
J'en étais venue à la conclusion que non, ce qui ne doit pas empêcher d'aider et de soutenir nos parents selon nos capacités (émotionnelles, financières etc) si on le souhaite.
Mais ce n'est pas tant une question d'être redevable que de les aimer.
Oui c'est vraiment intéressant de s'interroger sur le soutien qu'on veut donner autour de nous et non que l'on "doit" donner. Et connaître nos limites émotionnelles ou physique à ce soutien est un travail de tous les jours. J'espère réussir à ne pas ajouter cette charge du "devoir" à mes filles.
Sophie, voilà une belle lecture matinale qui m’a fait sourire tant ce que tu touches est vrai, dérangeant, voire provoquant. Provoquant dans le sens où cela nous oblige à nous projeter sur des aspects qui nous paraissent "loins", sans importance, aujourd'hui. Mais c’est bien plus profond et plus "près" que ce que nous pensons. Ce sont des sujets que j’ai essayé de creuser dans mon roman aussi, et des choses vécues au quotidien en Ehpad. C’est bien plus profond que "Les Fossoyeurs" et toutes ces "enquêtes exclusives" qui font gagner du pognon aux grands groupes télévisés dont les actionnaires sont parfois les mêmes que les gros groupes privés d’Ehpad sur lesquels ils crachent maladivement et sans aucune gêne. Et pourtant, il serait tellement facile de critiquer tout le secteur privé tant les choses sont variées et incomparables sur le terrain, et surtout quand on sait que le modèle économique et le financement de ces structures relèvent de l’État et que tout établissement public n’est pas dirigé par des saints non plus...et puis ces générations qu’on appelle "pivots", qui sont ces "épaules larges" de la société à bien des égards...
Merci pour cette bulle de réflexion, merci pour ton partage.
Au plaisir de te lire, encore.
Sila
Coucou Sila
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Effectivement, les structures privées ne sont pas toutes à jeter. Je peux prendre pour exemple un EHPAD privé (mais accessible avec pas mal d'aides) dans la ville de mes parents et qui a d'excellents retours ! Les gens ont l'air d'y vivre sereinement et ca me donne de l'espoir pour la suite. Par exemple, l'EHPAD où est ma grand-mère est encore très perfectible sur certains points... même si j'entends les difficultés que peuvent rencontrer le personnel soignant. S'occuper de personnes âgées qui ont des besoins très particuliers ce n'est pas facile tous les jours !
Pour ce qui est de l'enquête de Victor Castanet, je suis un peu plus nuancée que toi car c'est un journaliste indépendant depuis déjà longtemps qui n'a jamais eu comme ambition de nourrir l'audimat de chaînes télévisées. Au contraire, il est très conscient de ces mécanismes, mais malheureusement il n'est pas là pour décider de ce que les médias ou les politiques feront de son travail d'investigation. Il reste néanmoins un très grand journaliste (quand je dis "très grand" c'est qu'il bosse sérieusement, on ne peut pas lui retirer ça), pour preuve le prix Albert Londres qu'il a reçu dans le cadre de son enquête journalististique : un prix prestigieux qu'il est rare de recevoir dans une carrière !
Pour rappel Orpea lui a proposé 15 millions d'euros pour acheter son silence, ce qu'il a refusé (et il est loin de les avoir touché en droit d'auteur depuis malgré le succès de son ouvrage...!)
Coucou Sophie !
Merci de souligner cela et de me permettre de reprendre mon propos 😌! En relisant ma phrase je me rends compte qu’on peut la comprendre différemment, écrite un peu trop rapidement ce matin...Effectivement V.Castanet est un très grand journaliste et il est clair que son travail a fait l’effet d’une bombe dans le secteur, et c’est très bien car les contrôles (qui sont quand même importants sur tout le territoire) ont été menés avec une attention triple. Lorsque je dis "plus profond que Les Fossoyeurs" je parlais du fait que son enquête ne touchait le fonctionnement que d’un groupe privé à but lucratif, et son regard ainsi que les éléments qui en découlent concernent ce fonctionnement en particulier...Pour étayer la suite de mon idée : lorsque j’étais en poste dans un Ehpad sur Agde, on avait reçu une demande de la part d’une chaîne télévisée pour leurs fameuses émissions, et il fallait voir comment cela a mis à mal les équipes qui étaient déjà très fragilisée par l’image que renvoyaient leurs métiers...souvent mal payés, ils doivent faire face en plus a cette image là, celle dont tu parles dans ton écrit, et c’est un coup dur pour le milieu qui peine à recruter. Alors, dénoncer tout ce qui ne va pas, bien sûr et heureusement que les choses changent, que les directions et directives changent aussi lorsqu'il le faut, mais je pense personnellement qu’il est primordial de préserver ces personnes qui œuvrent dans la bienveillance, car il ne faut pas oublier qu’il y a plus de 600 000 pers. âgées en Ehpad (chiffres de fin 2019...), pour des raisons diverses et variées (relations familiales, majeurs protégés vieillissants, pers en situation de handicap vieillissante, les maladies neuro-dégénératives etc...), nous avons besoin de ce savoir-faire et ce savoir-être pour penser a l’Ehpad de demain, pour réfléchir au "Bien vieillir" de notre société, et se dire : "comment vais-je vieillir ?", "quelle société préparer pour nos générations", et comme le titre de ton partage "qui prendra soin de nous?". 😌. Belle soirée, au plaisir.
Cette newsletter est extrêmement touchante 🥹 Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir une pensée pour ma grand mère, partie en 2014 mais atteinte de l’azheimer depuis de nombreuses années avant ça, et à ma mère qui a peur de m’infliger le même schéma… Les questions que tu soulèves et les émotions remises au premier plan de l’affaire font un bien fou. Ta réflexion est juste, intelligente et surtout, humaine. Alors merci pour ces quelques minutes de bienveillance.
Je comprends les craintes de ta maman, je pense que ce sont des sujets dont il faut discuter quand on en a encore le temps mais dur dur de se projeter sur un tel sujet...! Merci beaucoup en tout cas :)
Merci pour ton texte, il fait écho à beaucoup de choses, les liens sont aussi compliqués dans ma famille, comme souvent dans les grandes familles on découvre des choses chaque année qui rajoutent encore des couches de complexité... J'ai des exemples de toutes les situations que tu évoques. Par exemple un arrière grand père dont certaines personnes ont du se demander pourquoi personne n'est venu le voir en EHPAD pendant plus de 15 ans (comme tu l'évoque, il y avait de très bonnes raisons). Une grande tante décédée tout récemment après un Alzheimer qui je dois dire m'a surprise par son côté étonnamment...serein. Tandis que souvent ça peut déclencher des formes de paranoïa et de colère, là c'était entièrement différent, elle s'est détachée du monde petit à petit mais elle appréciait toujours les visites, j'imagine parce qu'elle faisait confiance à son entourage direct sur le fait que les personnes présentes faisaient partie des proches. Elle disait toujours "mais bien sûr qu'on se connait", mais n'aurait pas pu se souvenir de nos noms ou notre place dans l'arbre généalogique... Mais elle gardait un vague sentiment de familiarité. Je ne savais pas que ça pouvait aussi se passer comme ça, il y a tellement de situations différentes. Je cogite aussi beaucoup en ce moment sur la vieillesse, j'ai plusieurs collègues sociologues qui travaillent dessus à Genève, et je suis toujours très intéressée par leurs observations d'ailleurs. Je partage entièrement tes constats sur le fait que le jugement est facile, mais que la "bonne" solution pour assurer une fin de vie digne n'a rien d'évident, tout dépend tellement des personnes, de leur sociabilité, des ressources disponibles, des liens familiaux...
Coucou Irène ! C'est fascinant comme la vieillesse doit toujours se traiter au cas par cas tant elle est complexe et est le résultat d'une vie entière. Je crains que beaucoup de monde ne soit pas encore prêt à affronter l'idée que, parfois, les personnes délaissées ont fait souffrir leur entourage... alors que libérer la parole permet d'avancer collectivement
Très belle lettre ! On a justement construit la pièce de théâtre des élèves sur la vieillesse et les Ehpad, avec des extraits de Castanet et d'autres, plus doux et humains de la BD la Dame blanche. Merci pour tes réflexions !
Oh mais c'est super intéressant !!!
Merci pour cet article, Sophie, qui croise l'intime, le politique et notre futur à toustes. J'ai vu les différents cas dans ma famille. Ma grand-mère a notamment accueilli sa mère jusqu'à sa mort ainsi qu'une autre grand tante, mais à quel prix ? C'est très facile de culpabiliser les gens, mais la majorité fait du mieux qu'elle peut face au deuil blanc que peut être le vieillissement d'une personne aimée (ou que la société nous dit d'aimer) quand cette personne est atteinte de sénilité ou Alzheimer.
Le souvenir, c'est la possibilité de constamment recréer une histoire et, comme toi, je pense que cela fait partie des plus belles manières de maintenir les gens en vie.
Merci Marion, je suis totalement en phase avec toi. 🫶
Oh Sophie, merci d’avoir posé les mots sur un sujet qui m’occupe beaucoup l’esprit depuis quelques semaines, et comme toujours tout en nuances. 🙏🏻 Ça dérange souvent les gens quand je dis que les EHPAD pourraient être de supers lieux où ils pourrait se passer de belles choses, si on y mettait les moyens pour pouvoir s’occuper de chaque personne dignement et qu’on les sortait d’un système de profit, et vraiment je suis convaincue qu’il y a plein de manières de vieillir le mieux possible, selon les personnes et les pathologies. Comme toi je n’ai pas eu l’impression d’abandonner ma grand-mère quand ma famille a décidé de la mettre dans un lieu où elle serait en sécurité car ce n’était plus le cas chez elle, mais évidemment que la question s’est posée. La vérité c’est qu’on n’aime pas y penser ou se projeter dans notre propre vieillesse car ça fait trop peur, et quand on s’y retrouve confronté on tente de faire au mieux avec les moyens qu’on a. Peut-être que pour améliorer les choses, il faudrait mieux penser la vieillesse d’un point de vue sociétal ?
Merci beaucoup pour ton commentaire que je rejoins à tout point de vue. Je crois que les gens ont du mal à se retirer de la tête l'idée que l'EHPAD n'a pas forcément à être un mouroir. Mais le simple fait de ne pas finir ses vieux jours dans sa propre maison en effraie beaucoup... je pense qu'on projette souvent ses craintes de l'abandon et de la solitude sur un tel sujet.