« Je ne veux plus qu’on soit amies. »
Aujourd'hui on parle de bilan de fin d'année, de rupture amicale, de pizzeria bondée et de métro trop silencieux.
Avant d’entamer cette lettre, je souhaitais aborder deux sujets qui me tiennent à cœur :
- Le premier, que mes pensées sont tournées vers Mayotte. Ses habitants ont besoin de notre aide et de toute notre solidarité pour reconstruire l’île désormais dévastée. Pensez à faire un geste, chaque euro compte.
- Le second, que mon cœur se serre en pensant à l’attentat qui est survenu récemment sur un marché de Noël en Allemagne. Ce crime odieux est d’autant plus cruel en cette période.
Je pense aux victimes, je pense à leurs proches.
Je pense à elles, à eux ; parce que Noël devrait être avant tout ça : penser aux autres, en particulier à ceux qu’on ne connait pas, mais dont la situation nous touche au point de nous compresser la poitrine.
🤍
Ce soir-là, le restaurant est bondé. J’aurais dû m’en douter, il y a toujours du monde dans cette pizzeria près de Sentier. À midi, ce sont les startuppers du coin qui viennent occuper les tables hautes pour dévorer des pizzas sur leur pause dej’. Le soir, l’ambiance à mille à l’heure n’a presque pas bougé. Les repas en deux-deux se transforment en afterworks, les carafes d’eau se métamorphosent en bouteilles de vin. Seules les pizzas n’ont pas changé.
Il règne un vacarme assourdissant dans la salle. Ça hausse le ton pour mieux s’entendre, pour tenter de couvrir la voix des inconnus collés aux tables voisines qui essaient également d’en placer une. Chacun se lance des regards en coin, l’astuce passive agressive pour demander en silence « vous pouvez parler moins fort, s’il vous plaît ? » auquel on répond « vous d’abord, on était là avant. »
Et alors rien ne change.
Les décibels des conversations continuent de s’envoler, avec la musique en prime pour couvrir le reste.
Un vrai bonheur.1
C’est peut-être pour ça que je suis aussi tendue au moment où je paye ma part et que je propose à Jessica de quitter le restaurant. Parce qu’on a à peine pu s’entendre parler, parce que notre conversation est restée superficielle pendant près de deux heures, se limitant à des banalités qui nous évitaient de creuser des sujets pourtant importants. Parce que plusieurs fois je me suis crispée par ce qu’elle disait sans avoir la liberté de répliquer comme je l’aurais voulu.
La faute au bruit, c’est une excuse que j’ai trouvée durant les quelques heures qui ont suivi notre dispute, quand j’étais encore dans le déni de ce qui venait de se passer.
Pratique.
Et tellement de mauvaise foi.
Jessica, je la connais depuis la fac. En réalité, je ne saurais même pas raconter comment nous sommes devenues amies parce que je n’arrive pas à m’en souvenir. J’ai l’impression que ça s’est fait un peu par hasard et c’est peut-être un bon résumé de toute l’amitié qui a suivi pendant quasiment neuf ans. On a construit notre relation au fur et à mesure, à tâtons. Rien ne présageait qu’on deviendrait copines parce qu’elle et moi étions profondément différentes.
Je ne parle pas d’une différence qui finit par nous compléter. Je parle plutôt d’une différence qui risque d’annuler tout le reste pour prendre toute la place. Un peu comme l’eau éteint le feu. Et plus j’y pense, plus je me demande pourquoi nous n’avions pas vu les signes plus tôt, elle et moi : ceux qui criaient que nous n’avions pas grand-chose en commun. À part, une vague passion pour la pop culture sans s’y intéresser pour les mêmes raisons ; une sensibilité féministe que nous n’exprimions pas de la même manière ; le même besoin de rigueur et d’ordre qui s’est révélé du pain béni durant nos travaux de groupe.
Voilà ce qu’était notre amitié : jamais un mot plus haut que l’autre, deux instruments déjà accordés sans même avoir besoin de se concerter. Une tranquillité d’esprit à toute épreuve.
Jessica m’a apporté un filet de sécurité.
Cette ligne droite qui reste toujours continue, qui ne se transforme jamais en courbe et vers laquelle on se tourne parce qu’on s’y sent apaisée.
Alors pendant près d’une décennie j’ai fermé les yeux sur tout ce qui pouvait me faire tiquer. Souvent. Beaucoup trop.
Mais non, ça ne me dérange pas.
On ne serait pas amies, sinon.
J’ai laissé de côté nos opinions opposées qui visiblement n’embêtaient que moi. J’ai fermé les yeux sur ce qui, à mon sens, relevait d’un profond manque d’empathie et de compréhension face à tout ce qui ne la concernait pas. J’ai appris à encaisser ses propos lancés l’air de rien dont elle ne mesurait ni l’ignorance ni la violence (les deux étant liés). Je l’invitais chez moi même quand j’appréhendais ce qu’il se passerait avec mes autres invités. Les premières années, j’ai tenté de discuter, de la sensibiliser, de lui ouvrir les yeux. Et au fil du temps, peut-être par fatigue, et puis aussi par lassitude, j’ai appris à me retenir de réagir. J’ai laissé glisser.
Certains diront que je suis devenue conciliante.
Je me qualifierais plutôt de lâche.
Moi qui suis dans la confrontation quitte à maudire mon franc-parler, j’étais tout l’inverse avec Jessica. Comme quoi, qu’est-ce qu’on ferait pas par amitié…!
Le portrait que je brosse d’elle dans ce précédent paragraphe ne lui rend pas justice. Puisqu’un jour une dispute a éclaté, je ne me concentre que sur le négatif. J’ai besoin de justifier pourquoi un jour une goutte d’eau a fait déborder le vase. Mais si j’ai tant apprécié la présence de Jessica dans ma vie, c’est qu’elle pouvait être également douce, gentille. Elle savait être présente au bon moment. Elle était d’une grande écoute. Sa sollicitude m’a toujours touché. Elle savait montrer aux autres qu’ils comptaient pour elle tout en restant pudique, en respectant leurs limites. Rares sont les personnes à savoir faire preuve d’autant de délicatesse.
J’admirais sa capacité à s’accomoder d’à peu près tout. Le conflit, ça l’emmerdait. Jessica pouvait mettre les pieds dans le plat, mais elle était toujours capable de s’en sortir avec une pirouette. Sa diplomatie était sa porte de sortie. Chez elle, arrondir les angles était un don.
Jessica était comme moi, comme vous, comme nous : toute en nuances.
Mais parfois, il arrive que deux palettes de couleurs n’arrivent pas à s’accorder entre elles.
Geoffroy n’a jamais trop compris pourquoi je m’évertuais à conserver ce lien entre elle et moi. Cependant, il a toujours eu la délicatesse de ne pas s’en mêler. Tout au plus levait-il les yeux au ciel quand j’avais encore une anecdote à lui raconter, même quand il entendait que mon propre rire sonnait faux.
Pendant toutes ces années, j’ai essayé de me prouver quelque chose. Puisque nous avions partagé les mêmes bancs d’amphithéâtre, puisque nous avions connu ensemble les aléas des débuts de la vie d’adulte, le stress des partiels, la galère de décrocher un stage ou une alternance, puis le pire de ce que pouvait être la vie en entreprise, nous ne pouvions que rester amies. Nous devions continuer à nous voir, à prendre de nos nouvelles, à suivre nos trajectoires respectives, à nous soutenir face aux difficultés, à nous féliciter pour chacune de nos réussites. Faire autrement était inimaginable.
Jessica n’est pas la seule amie que j’ai eu à l’université. Les visages et les noms se sont succédés et j’en garde pour certains des souvenirs émus ou drôles qu’un jour je raconterais par ici avec plaisir. Mais force est de constater qu’avec le temps, j’ai façonné autour de notre amitié une vision complètement artificielle, faussée. Une forme de fantasme qui me convenait bien.
Jessica, je voulais qu’elle soit cette vieille copine datant de l’université avec qui j’aurais toujours une anecdote fun à me remémorer. Arrêter de se parler, c’était un peu du gâchis. Et si cet aveu peut sembler déroutant, je crois qu’on a déjà toutes et tous eu ce type de comportement au moins une fois dans sa vie :
lorsqu’on se force à se conformer à son groupe de potes parce qu’on a toujours rêvé d’avoir une bande d’amis ;
lorsqu’on se convainc que notre meilleur pote n’a pas pris un chemin complètement différent du nôtre et qu’on n’a plus grand-chose à se dire ;
lorsqu’on apprécie quelqu’un aux premiers abords et puis qu’on réalise qu’on a finalement peu de choses en commun, mais qu’on prétend l’inverse ;
lorsqu’on continue de fréquenter des personnes simplement par habitude, même si on se sent comme un étranger/une étrangère au milieu d’eux
On parle beaucoup des comportements maladroits voire malhonnêtes qu’on peut avoir en amour, mais plus rarement en amitié. Comme si l’un était plus pardonnable que l’autre. Alors qu’au final, nous recherchons désespérément la même chose : être aimée et aimer en retour.
Avant ce soir-là au restaurant, je n’avais jamais rien eu à reprocher de vive voix à Jessica. J’avais toujours pris soin de garder pour moi tout ce qui me pesait quitte à le refouler. « Notre amitié vaut plus que tout le reste » était devenu ma devise préféré.
C’est pour ça que j’ai trouvé l’excuse du bruit pendant un temps. Si j’avais fini par m’énerver contre elle, c’est que c’était la seule raison valable. Un restaurant où on bouffe tous les uns sur les autres, où les centaines de fourchettes qui cognent contre les assiettes cassent les oreilles, ça a de quoi faire péter un câble à n’importe qui.
… pas vrai ?
Alors qu’au fond, je savais que le bruit n’avait rien à voir dans l’histoire. Parce que le quai de la gare où j’ai fini par hausser le ton une fois sorties du restaurant était étonnamment calme. Parce que le métro dans lequel on est montées où j’ai continué à m’énerver était aussi silencieux qu’un tombeau, sans doute parce que les gens préféraient écouter notre dispute que de se mêler de leurs propres affaires. Et le pire c’est qu’entre mon cœur qui battait la chamade et ma voix qui tremblait, j’ai senti que ma poitrine s’allégeait de plus en plus.
Je me suis sentie libérée. Non pas de Jessica qui ne m’a jamais étouffé, mais de moi-même et de tous les mensonges que me forçais à avaler depuis trop longtemps.
Et quand je suis sortie du métro sans un regard pour elle, mais que j’ai quand même écrit un message un peu plus tard pour lui dire qu’on pouvait tenter de passer au-dessus de cette dispute, je me suis aussitôt détestée. Le message était vide de toute sincérité, sans excuse et sans âme. On aurait pu le confondre avec une formule de politesse mal placée, écrite sur un coin de table pour faire bonne figure. J’avais essayé d’éteindre le “C’EST FINI, T’ENTENDS ? C’EST F I N I” qui hurlait dans ma tête sans grand succès.
Ce soir-là, la fin de mon trajet en métro m’a semblé interminable. Quand je suis rentrée, j’avais très froid et pourtant, je ne tremblais que de colère et de frustration. J’ai pleuré dans les bras de Geoffroy et je lui ai dit « Mais pourquoi j’ai écrit ça alors que ça ne sera plus jamais comme avant !». Et Geoffroy était là, silencieux, assis au bord du lit, à ne pas trop savoir quoi dire parce qu’il avait sûrement senti depuis bien longtemps le parfum de rupture qui nous pendait au nez à toutes les deux. Au moment de m’endormir, je me suis demandé si je voulais que ça redevienne comme avant entre nous. “Non” était une évidence.
Les jours suivants furent étranges. J’avais l’impression que cette dispute n’avait pas vraiment eu lieu. Je me suis repassé la scène en boucle. J’aurais pu dire à la seconde près où j’ai senti dans le regard de Jessica que c’était fini, que notre amitié était à jamais brisée. Je sais exactement quand ce moment est survenu parce que je me souviens parfaitement du regard que j’ai posé sur elle à cet instant-là. Et je présume que c’est ce qui a tout fait basculer. Parce que je connais mon regard dans ce genre de situation, je le sens sans le voir. Je sais qu’il déborde de mépris, d’une colère froide qui dégouline de partout.
Quelques jours plus tard, j’ai dit à Geoffroy, au moment de me coucher : « Tu crois qu’elle répondra un jour à mon message ? ». Il a serré ma main dans la sienne et il a répondu doucement « Je ne sais pas, Sophie. » . Et après un silence un peu pénible, j’ai murmuré, « Et moi je sais pas si elle va me manquer, je crois que c’est ça le pire ». Cette nuit-là, comme la précédente, j’ai fixé le plafond longtemps.
Le lendemain matin, Jessica m’avait écrit. Dès les premiers mots, j’ai su que c’était définitivement terminé. J’ai retrouvé dans son message tout ce qui m’avait profondément mise en colère ce soir-là. Nos différences étaient là, sous mes yeux. Tout ce que je cachais sous les meubles depuis des années.
Je me suis mise à trembler sous ma couette. La première heure, j’ai bouillonné de rage. Ce pic d’adrénaline qui donne envie d’ouvrir grand sa fenêtre et d’hurler sa rage jusqu’à s’en décrocher la voix.
Et puis la colère s’est transformée en honte.
J’avais échoué à maintenir notre amitié.
Jessica s’était toujours accommodée de nos différences… alors pourquoi pas moi ?
Pourquoi est-ce que j’avais tout gâché ?
J’avais trente ans depuis seulement quelques semaines et je continuais de sortir les gens de ma vie comme si j’en avais vingt. Ce n’était pas ma première rupture amicale, mais c’est celle qui, étonnamment, m’a fait le plus l’effet d’un cyclone. J’ai eu l’impression que Jessica était partie en brisant les vitres et en arrachant la porte derrière elle. Son départ précipité, c’était admettre que je me mentais à moi-même depuis trop longtemps. Et personne n’aime cette sensation.
Parfois, je me demande si Jessica a réalisé à quel point nous n’avions pas grand-chose en commun, au final. On aurait peut-être pu se dire au revoir plus proprement, oui. Mais peut-être que ça devait se passer comme ça. Parce que si l’eau peut éteindre le feu, parfois elle ne peut rien contre un incendie qui ravage tout sur son passage.
J’ai ruminé tous ses questionnements dans mon coin. Et puis ma pote Coralie, qui a quasiment dix ans de plus que moi, m’a dit d’un ton blasé « Mais chérie, qu’est-ce que tu crois ? À 30 ans, c’est justement le moment où tu boucles ton grand ménage relationnel. Si tu savais le nombre de potes que j’ai perdu à cet âge-là ! C’est le cycle de la vie. »
OK. Bon.
C’est donc ça, la trentaine ?
Ce moment où tu réalises que les gens ne feront pas demi-tour et qu’ils continueront d’emprunter la même route ?
Parfois, on peut marcher côte à côte, même si les sentiers sont pas les mêmes. On peut encore s’entendre et se voir sans problème. Quand on discute, on voit pas la différence.
Et d’autres fois, les chemins s’éloignent et il faut se mettre à gueuler pour s’entendre… jusqu’à ce qu’on ne fasse plus que ça : gueuler, gueuler, gueuler, GUEULEEEEER, sans même se souvenir de la raison première.
Ça fait des mois que je cherche à parler correctement de cette rupture. J’ai tenté de la rationnaliser. Je me suis demandé si je ne devais pas écrire un de ses articles à la con du type « comment se remettre d’une rupture amicale en 10 leçons » qui sont tellement aseptisés et vides qu’on les oublie aussitôt qu’on les a lus. J’ai eu envie de me gifler d’être aussi pragmatique quand il s’agit de devoir affronter sa ma tristesse.
La vérité est que chaque rupture amicale est unique. À part laisser le temps faire son oeuvre et accueillir chaque étape en serrant les dents, on ne contrôle pas grand-chose.
Pendant plusieurs semaines, j’ai souvent repensé à Jessica. Je n’avais pas envie de la recontacter (et je ne le souhaite toujours pas), je n’espère surtout pas la recroiser. On n’aurait rien à se dire. Mais après notre rupture, j’ai eu besoin de parler d’elle. J’avais besoin de m’asseoir à la terrasse d’un bar et d’annoncer solennellement « je me suis disputée avec une amie et on ne se reverra plus jamais ».
J’avais envie qu’on me console autour d’un verre, j’avais envie de défendre mes positions, d’expliquer tout ce qui n’allait pas depuis des lustres et que je continuais d’enterrer sous une terre trop dure et trop sèche pour en apprécier le résultat. Il fallait que j’analyse chaque étape de la dispute. Il fallait que je m’épanche sur ce moment qui me bouffait encore. J’avais envie d’entendre mes amis me défendre bec et ongles, comme on le fait lors d’une rupture amoureuse. Je ne voulais pas qu’ils soient de bonne foi. J’avais besoin de retrouver un peu d’amour là où il y avait désormais un vide à combler.
Il ne reste plus qu’une poignée de jours avant Noël et, plus généralement, avant la fin de l’année 2024 : cette phrase devait être la première de ma lettre et puis j’ai changé d’avis en cours de route. J’ai réalisé qu’aujourd’hui était le jour où je voulais raconter comment Jessica a disparu de ma vie. Parce que plus approche l’heure du perpétuel bilan de fin d’année, plus j’ai conscience de ce que j’ai eu tant de mal à raconter car c’était pénible, douloureux, sensible.
Un constat qui tient en une seule phrase :
Cette année, j’ai perdu une amie.
À lire d’une voix sarcastique, bien évidemment.
Une newsletter qui résonne énormément. J'ai aussi fait le choix de me détacher d'un groupe tout entier d'amies quand j'ai eu 26 ans, car je me sentais en profond décalage, comme une étrangère au milieu d'inconnues avec lesquelles je me rattachais avec le peu de commun que nous avions (mais plus sur les principes, hélas). Et c'est la rupture la plus douloureuse, plus que les amoureuses, et j'ai encore beaucoup de mal à m'en remettre, à me soigner. Même si c'était le meilleur choix et que je n'ai aucun regret. Accepter de me détacher m'a permis d'accepter à m'ouvrir davantage aussi, et de faire plus de rencontres plutôt que de me nécroser dans mon petit cercle confortable et illusoire qui fonctionnait en boucle sur les mêmes histoires, les mêmes souvenirs, les mêmes délires et les mêmes références, année après année, comme un running gag périmé, comme un disque rayé. C'était une spirale qui m'était néfaste et la prise de conscience a été très douloureuse. Globalement, si je n'avais pas coupé les ponts avec ces personnes, je ne serai pas avec mon mari aujourd'hui, je pense.
Depuis, je prends la vie avec plus de spontanéité. D'accepter qu'on ne reste pas toujours amis pour la vie (et que d'ailleurs, une amitié "pour la vie" n'est pas forcément plus "vraie" ou plus intense qu'une amitié récente). J'ai choisi de garder les "meilleur.e.s" de chaque époque. Celleux avec lesquels je m'accorde, j'ai du plaisir à discuter, à suivre leurs évolutions. Le temps et la distance m'éloigneront de certain.e.s, c'est sûr, mais je n'ai plus à en arriver à être fausse envers moi-même.
Bref. Merci d'avoir mis les mots sur ces sentiments. <3
Sophie, bravo pour cette newsletter touchante qui m’a replongé dans la fin de ma vingtaine. Tellement bien écrite que j’ignorais si je lisais une tranche de vie ou le chapitre d’un roman, mais dans laquelle on se projette soi-même. Félicitations.