J’ai dit au revoir à ma psychiatre
Aujourd’hui, on parle de larmes, de joie, de fierté, de (quelques) nouveautés et de (peut-être) bonnes résolutions.
✨ Hello,
Vous lisez actuellement la neuvième lettre de ma newsletter. En ce début d’année 2024, vous êtes +1600 à me lire ! Merci à celles et ceux qui sont abonnés depuis déjà quelques temps et merci aux nouveaux et nouvelles arrivantes. Votre fidélité nourrit mon écriture et m’inspire au quotidien.
« Gang de Plumes » est une newsletter aux sujets pluriels : j’y parle de mon quotidien d’autrice (mon actualité, ma vision de ce métier, mon rapport à l’écriture), je partage certains sujets plus intimes (notamment liés à ma santé mentale et plus généralement, sur ma vie toute simple de millenial) et je vous livre aussi mes recommandations (pop)culture et parfois lifestyle.
Bonne année ! 🎆
En 2024, je nous souhaite un monde plus juste, un monde où la paix gagne sur les horreurs quotidiennes et sur les crimes contre l’humanité. En 2024, je vous souhaite aussi beaucoup de joie, de douceur et de repos.
C’est ainsi que j’ai commencé mon 1er janvier et que je le poursuis alors que je vous écris : sur mon canapé, avec un plaid moelleux tandis que le vent souffle fort dehors.
Dans cette lettre je vous raconte :
📫 Ce que devient cette newsletter en 2024
✍️ Vie de plume : la sortie du tome 4 des Enchanteresses (hiiii)
💡 Derrière la plume : ce ce que je retire de 2023…
🔮…et ce que j’espère pour cette nouvelle année
📫 L’avenir de cette newsletter
Que de chemin parcouru depuis le lancement de Gang de Plumes en septembre ! Je sortais d’une période où mon travail de bureau avait dévoré beaucoup de mon temps et de mon énergie. J’avais dû retarder le lancement de ce beau projet que j’avais pourtant hâte de vous annoncer.
Cet imprévu m’a fait douter : allais-je trouver le temps de vous écrire autant que je le souhaitais ? Allais-je finir par abandonner cet espace ? Fort heureusement, l’inverse s’est produit ! Puisque j’écrivais ici pour pouvoir échanger plus longuement (et de façon plus approfondie) que sur les réseaux sociaux, j’ai respecté les conditions que je m’étais imposée : passer moins de temps sur Instagram, Tiktok et toute la clique. Ce ne fut pas compliqué de m’y tenir puisque j’avais besoin de prendre du recul face à tout ce bruit ambiant et cette profusion de contenus.
Je suis heureuse de m’être écoutée. J’ai fait le bon choix.
J’ai pris beaucoup de plaisir à rédiger les 8 premiers numéros de cette newsletter. Ils ont été parfois (hum, souvent) écrits à l’arrache (comprenez, la veille pour le lendemain, parfois très tard) ce qui explique les coquilles qui persistent (sorry !). Je m’en excuse, mais ce n’est que dans ces conditions que je suis la plus inspirée pour écrire. La nuit et l’urgence me transportent.
Ces 8 lettres furent aussi une phase de test. Je me suis laissée le temps d’explorer différentes thématiques, différents angles et formats (peut-être pas perceptibles pour vous, mais je vous promets que c’était des exercices différents pour moi, haha) afin de comprendre ce que j’aimais écrire… et ce que vous aimiez lire en retour !
Alors, je ne suis pas sûre d’avoir trouvé toutes les réponses (et puis je pense que rien n’est inscrit dans le marbre), mais voici à quoi ressemblera cette newsletter en 2024.
— 2 lettres, à retrouver 2 dimanches par mois avec la même structure : une partie sur l’écriture (« vie de plume ») / une partie plus personnelle (« derrière la plume »). Je suis plus à l’aise quand je mêle ces deux sujets qui font partie intégrante de mon quotidien et qui se nourrissent entre eux.
— Une troisième lettre, à retrouver chaque première semaine de chaque mois : c’est la grande nouveauté. Cette lettre recensera toutes mes recommandations culture du mois passé (avec, pourquoi pas, quelques recommandations plus lifestyle, ce qui est un spectre très large de sujets possibles). Je n’étais pas convaincue d’en parler au milieu d’autres sujets. J’ai souvent trouvé le résultat décevant, brouillon et surtout je ne m’épanchais pas autant que je voulais (car ça finissait par prendre trop de place). Maintenant, c’est corrigé ! La première lettre de ce type sera donc publiée début février.
J’ai hâte et j’espère que vous aussi ! 🎉
✍️ Le tome 4 des Enchanteresses sort à la fin du mois
Aaaah, je trépignais d’impatience de vous l’annoncer !
2024 commence pour moi sur les chapeaux de roue, puisque le dernier (et ultime) tome de ma saga paraîtra le mercredi 31 janvier. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vous laisse découvrir la couverture, réalisée cette fois encore par Patrick Connan. Je suis complètement fan, il y a une grosse vibe à la Buffy (et vous savez à quel point je suis fan de cette série). Et puis… Bleuenn, Flora et Lizig ont tellement grandi par rapport à la 1e couverture ! Aaargh, je suis tellement émue.
Les derniers mois de rédaction qui ont été particulièrement intenses. Ce sacré pavé (500 pages tout de même ! Enfin, 499 pour être exacte…) m’aura donné du fil à retordre. Si j’avais annoncé à la mi-décembre que j’avais enfin terminé les corrections et ultimes relectures (du moins, celles de mon côté, puisque le reste était entre les mains de mes éditrices)…
Eh, bien…
…Je ne vous ai pas tout raconté.
L’anxiété a (un peu) pris le dessus.
Vous savez, c’est jamais facile de terminer un roman. Je ne cesse de le dire, c’est une période très bizarre où je me sens vulnérable. J’oscille entre la joie, la fierté, le soulagement, mais aussi la tristesse, l’inquiétude et le doute.
Ai-je suffisamment travaillé ? N’ai-je rien oublié ? Et si j’avais plutôt opté pour tel choix narratif plus qu’un autre ?
Et puis, il faut savoir dire stop. Accepter que notre récit ne nous appartient plus, dans le sens où il ne peut plus être modifié, qu’il est temps pour lui d’être imprimé sur papier et d’être découvert par notre lectorat. Ce n’est pas une période simple à gérer : les semaines qui séparent ma dernière relecture et la parution de mes romans me font l’effet d’une éternité.
J’ai beaucoup de chance car chaque tome des Enchanteresses est mieux reçu que le précédent. C’est une de mes plus grandes fiertés. On ne se rend pas compte de la difficulté d’écrire une saga (surtout quand on en arrive au 4e tome) : on gère plus qu’un récit, on gère un univers qui s’étire avec des personnages qui évoluent sur le temps long. Chaque tome doit reprendre les ingrédients qui ont plu dans les livres précédents et il faut en même temps parvenir à se renouveler… sans trop s’éloigner du récit initial. C’est un exercice fastidieux que je ne projette pas de recommencer d’ici peu car c’est aussi long qu’épuisant.
Vous devinez désormais pourquoi je suis devenue control-freak avec ce tome 4 💀. Chaque relecture était l’occasion de faire mieux, d’aller plus loin, de s’arrêter sur des pétouilles (mais le Diable se cache dans les détails, comme on dit) et de ne rien laisser au hasard.
Alors que j’avais tout relu une bonne fois pour toutes, mes éditrices ont accepté que je relise tout une ultime et dernière fois, à quelques jours de Noël (oui, je suis chiante). C’était nécessaire. Je n’étais pas satisfaite, j’avais l’impression que quelque chose clochait, que je n’étais pas allée au bout. J’ai eu raison de m’écouter : j’ai repéré quelques incohérences (infimes, certes, mais tout de même) que j’ai pu corriger une ultime et dernière fois. Comme quoi !
Mais voilà, on y est. Dans quelques semaines, le tome 4 sera enfin publié et ce sera officiellement la fin des Enchanteresses, de ma saga. Et même si j’ai conscience que c’est terminé (le temps a fait son œuvre, comme on dit…), ce dernier élément me retient encore un peu face à cette réalité.
Il y a beaucoup de choses que j’ai besoin de dire sur cette fin, ce sera le sujet d’une prochaine lettre.
💡 Ce que je retire de 2023 et ce que je souhaite en 2024
Mais puisque ce début d’année est l’occasion de faire un bilan, j’en profite pour réaliser celui de 2023.
Tout d’abord, j’ai publié mon habituel bilan culture sur Instagram.
— le premier en vidéo, pour vous partager mes coups de littéraires de ces 12 derniers mois. Ce contenu inspiré d’une micro-trend Tiktok vous a beaucoup plu et j’en suis très contente car c’était très drôle à réaliser. (merci !)
— le second en carrousel, où j’ai recensé toutes mes plus belles découvertes (littéraires, cinéma et séries). D’habitude je le fais en stories (comme pour les bilans mensuels), mais je trouvais ça plus sympa de faire un contenu plus durable. Peut-être que je prendrais plaisir à m’y replonger dans quelques années, qui sait ?
Ce bilan « culture » a été l’occasion de faire le point. J’ai un peu plus lu que l’an dernier et je ne suis pas peu fière de réussir à tenir un aussi bon rythme (+70 bouquins en un an !) malgré mes deux métiers dont l’écriture. Je suis aussi très heureuse d’avoir pris le temps d’aller au cinéma et d’en avoir fait une (presque) priorité. Cela ne m’était pas arrivé depuis… hum… avant 2020 (? !) et je ne regrette pas d’avoir renoué avec ce plaisir. L’abonnement à un pass MK2/UGC a peut-être changé la donne, je l’admets ;).
Idéalement, pour cette nouvelle année, j’aimerais écouter plus de podcasts, visionner plus de documentaires, découvrir plus d’expos et être plus curieuse niveau musique.
Alors bien sûr, il y a toujours la question du temps et de ce qu’on priorise. Je vais attendre que passe janvier et que le tome 4 soit publié (ce qui, sans surprise, va accaparer beaucoup de mon espace mental) pour me poser un peu et réfléchir à comment j’occupe mon temps. Et si cela vous intéresse d’en faire de même, je vous renvoie à ma fameuse méthode disponible dans ce numéro (je « réactualise » cette méthode plusieurs fois par an afin de l’adapter à mon propre quotidien).
Ces quelques lignes sont aussi le reflet d’un sujet sur lequel je dois travailler...
Je n’ai aucune d’idée de si je vais y parvenir en 2024 et peut-être que cela me prendra toute une vie : il faut que je sois moins exigeante envers moi-même.
J’ai passé la dernière semaine de décembre en vacances. Je me suis réveillée tous les jours vers 12h00 (parfois un peu après). Mon corps et mon esprit en avaient besoin. Je dors assez peu, sauf quand je me « l’autorise » : c’est-à-dire en vacances et souvent entre samedi et dimanche, quand mon cerveau s’autorise à être OFF.
Et pourtant, j’ai culpabilisé. J’ai culpabilisé de dormir autant. Alors qu’on parle d’un besoin vital.
Et le pire, c’est que je n’ai pas chômé durant toute cette semaine. En 7 jours, j’ai fait du sport (presque) tous les jours, j’ai lu 3 livres, j’ai vu au moins 6 films, j’ai écrit (cette newsletter !), j’ai rangé/nettoyé mon appartement, j’ai préparé mon mois de janvier, j’ai créé du contenu pour le tome 4 des Enchanteresses. N’y voyez pas une boulimie de travail : je me suis occupée du mieux que je le pouvais car je ne souhaite commencer mes nouveaux projets d’écriture qu’à partir de janvier (j’ai un attachement à la symbolique de certaines périodes de l’année, dont celle-ci).
Mais tout de même… j’ai culpabilisé à cause de cette sensation tenace que j’aurais pu faire plus si j’avais moins dormi ! Il faut que je travaille sur ça en 2024 : cette insatisfaction permanente concernant tout ce que je réalise et ce que je fais. Parce que ça pourrait être toujours « plus », toujours « mieux ». Si je sais que cette rigueur me permet d’aller plus loin et d’atteindre mes objectifs, elle a aussi des effets pervers.
Note à moi-même : Tout ce que je fais, je le fais aussi « pour moi », pour le plaisir. Tout ce que je découvre, construis et créé, je ne le fais pas que pour m’élever (en tant qu’humain, j’entends), mais aussi parce qu’égoïstement cela me fait du bien, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
En 2024, j’aimerais m’entourer plus régulièrement des gens que j’aime. Je suis la première à dire que '“les autres” ont tendance à épuiser ma batterie sociale. Oui, je suis très introvertie, le calme et la solitude m’apaisent. Sauf que les gens que j’aime me nourrissent également. En 2023, je ne les ai pas vus suffisamment.
Parce que j’ai fait des choix, justement. J’ai choisi en pleine conscience de moins voir les gens que j’aimais afin de me préserver pour d’autres sujets. Je me suis concentrée sur des choses bien plus pragmatiques (le travail, l’écriture). Je ne le regrette pas, mais je ressors de cette année avec… une forme de vide.
Peu importe mon amour pour l’écriture, pour mes romans ; ils ne peuvent pas tout combler ni tout sauver.
Quand je ferme les yeux, ce n’est pas l’écriture que je vois. Du moins, pas seulement. Oui, je pense au tome 3 des Enchanteresses qui était paru en février : j’étais très stressée, il était si différent des autres et son excellente réception m’a soulagé et insufflé beaucoup de confiance pour la suite. Je pense également à la sortie du tome 1 en livre de poche : quelle joie, quelle fierté, il n’y a pas meilleur moyen pour lui insuffler une nouvelle vie !
Mais ce que je vois, surtout, ce sont les verres en terrasses entrecoupés par des fous rires et des confidences à la nuit tombée. Ce sont les appels en visio qui se prolongent plus longtemps que prévu. Ce sont les dîners entre amis, en amoureux, à la maison, les verres remplis et les rires, encore les rires et toujours les rires. Ce sont les bars à la musique trop forte et nous qui parlons encore plus fort. Ce sont les promenades nocturnes dans un Paris silencieux. Ce sont les soirées qui s’éternisent alors que demain il faudra retourner au bureau, mais qu’est-ce qu’on s’en fiche parce que ça fait si longtemps qu’on ne s’est pas vus ! Ce sont les paroles réconfortantes et rassurantes des gens que j’aime et moi qui dis aux gens que j’aime, en retour.
C’est aussi Rock-en-Seine, mon premier festival de musique que j’appréhendais tellement ! Et pourtant j’ai adoré me mêler à la foule joyeuse et passionnée, sauter sous la pluie et chanter à tue-tête jusqu’à minuit.
Et puis il y a eu les voyages. Montréal, dont je vous ai déjà parlé, mais avant ça il y a eu Oxford qui fut un coup de cœur et que j’adore reconnaître dans les séries et les films que je visionne ; ainsi que Prague avec mon ami Maxime, où j’ai été transportée par la musique jazz et classique. Sans compter Brighton, Cambridge, Newcastle et Bath cet été avec Claire. Que de kilomètres parcourus ! J’ai été charmée, éblouie, inspirée.
Je n’oublie pas non plus, la lutte : les grèves, les marches, les manif’. Quelle année étrange faite de colères, d’injustices, d’impuissance... mais aussi de solidarité, de force et de résistance. Je suis inquiète du chemin que notre société prend au fil des années. N’abandonnons pas. Continuons de scander, de marcher, de nous réunir, de refuser et de faire barrage. Même quand on perd. Surtout quand on perd.
Il y a aussi eu des larmes, les miennes, mais pas seulement. Il y a eu celles de ma psychiatre alors qu’on se disait au revoir pour notre dernière séance. C’était cet automne. La séance se déroulait en visio, en raison de sa grossesse plus compliquée que prévue. Je n’avais rien préparé, je crois que j’avais du mal à réaliser qu’on ne se reverrait plus après 2 ans de rendez-vous réguliers. Arrêter de voir ma psychiatre, c’était franchir un grand pas dans ma guérison. Alors qu’on s’apprêtait à se quitter pour de bon, j’ai bafouillé un discours un peu brouillon, les yeux perdus dans le vague. Quelque chose qui disait qu’elle avait changé ma vie, qu’elle l’avait sauvé, qu’elle avait fait de moi une personne différente qui ne serait plus là pour le raconter sans son accompagnement. Je ne me souviens plus très bien, mais ça disait tout ça. Quand j’ai relevé la tête, j’ai remarqué qu’elle pleurait.
Ce souvenir me fait étrangement du bien. Je me plais à penser qu’il signifie que je ne fais pas n’importe quoi. Du moins, j’essaie.
Et je crois que peu importe ce que je pense de mon exigence, de tout ce qui ne va pas chez moi et qui pourrait être corrigé, je sais aussi que tout ce que j’ai fait cette année fut possible car ma santé mentale s’est améliorée. C’est un long travail et il n’est pas entièrement terminé. Je vois toujours ma psychologue pour le coup, et on creuse, creuse, creuse. Toujours plus loin et profondément, on retire chaque couche pour essayer de soigner mon cerveau facilement chamboulé. Mais c’est quand même une sacrée étape de franchie.
J’ai hâte de ce que 2024 me réserve. J’ai peur, oui. Bien sûr que j’ai peur. J’ai peur de la mort. Encore et toujours. C’est une constante. Mais j’ai hâte aussi.
Quand j’ai commencé à vous écrire cette lettre, je ne savais pas comment la débuter. J’ai tapé des mots au hasard.
« Je t’aime », est apparu sur mon fichier Word.
Ces mots m’ont fait une sensation étrange.
Pour une fois, je me plais à penser que ces mots me sont destinés.
Et que peut-être, je commence à m’aimer (au moins un peu).
Je suis fière de toi et je suis en même temps si soulagée pour toi que cette saga touche enfin à sa fin. Non pas parce qu'il fallait que tu l'arrêtes mais bien parce qu'il était temps qu'elle se termine pour que tu reprennes plus paisiblement le cours de ta propre vie à toi. Prends soin de toi Sophie et puis surtout, mille félicitations il me tarde tellement d'ajouter ce quatrième tome refermé sur mes étagères ! ❤️
EDIT : je parle du 31 JANVIER pour la sortie de mon livre et non du 31 décembre of course. L'erreur vient d'être corrigée. 🤭